10 ans après, l’hôpital d’Oued Tlélat  toujours pas livré : Le coup de gueule de Benbouzid

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/Une décennie s’est écoulé depuis le lancement des travaux de construction de l’hôpital d’Oued Tlélat situé à Oran, un projet qui tarde à être livré au grand désarroi d’Abderrahmane Benbouzid. En visite d’inspection, hier, le ministre de la Santé, constatant la lenteur avec laquelle avance le projet, n’a pas hésité à hausser le ton.

« Cela fait dix ans que les travaux ont été entamés et il n’est toujours pas fini ? » s’est-il exclamé en ajoutant : « Avec le rythme auquel vous avancez, il ne sera jamais prêt pour le mois de juin ! ».  Le ministre a par la suite donné instruction aux responsables d’accélérer la cadence. « Vous devez vous remettre au travail surtout que le wali vous a offert des facilitations, il n’y a aucune raison pour que le projet accuse un retard de livraison », a-t-il dit. Affirmant avoir constaté quelques incohérences d’ordre technique dans de nombreuses structures hospitalières, le ministre a exhorté les responsables de consulter les experts et spécialités pour les blocs opératoires et salles de réanimation. « Il faut prendre l’avis des spécialistes qui vont utiliser ces salles, ne confiez pas ce travail à des non professionnels », a-t-il lancé.  D’une capacité de 120 lits, le futur hôpital d’Oued Tlélat se veut être un véritable pôle consacré aux urgences. « Ça sera un trauma center pour assurer les urgences de la région mais aussi des autres wilayas. Cela nous permettra de soulager les hôpitaux des wilayas limitrophes », indique Benbouzid. Dans ce sens, il a affirmé que son département accorde une grande importance aux pôles d’urgences qu’il a pour projet d’implanter plusieurs à travers le pays. « Nous avons tenu de nombreux ateliers pour la relance du secteur de la santé qui nous ont permis de proposer de nombreux projets. Nous allons lancer de nombreux pôles d’urgences à travers le pays qui vont aussi abriter de nombreuses spécialités. Grâce à ces nouvelles structures pensées dans les normes internationales, les patients auront droit à des interventions rapides avec des appareils modernes car c’est ce qui manque en ce moment. Ce genre d’opération d’urgence sont dans la plupart du temps vitales pour les malades comme une personne qui fait un AVC », déclare le ministre.

L’importance du médecin référent

Par ailleurs et lors de sa visite dans une polyclinique, le ministre a mis l’accent sur l’importance de réhabilitation des structures de santé e proximité avec un service moderne et qui répond aux attentes des citoyens. « 75% des malades qui se dirigent vers les hôpitaux peuvent très bien bénéficier des mêmes soins au niveau du centre de santé de proximité », a déploré Benbouzid. Dans ce sillage, il a évoqué l’importance du médecin référent, un concept clé du projet de la loi sanitaire et qui, selon Benbouzid, jouera un rôle majeure dans l’allègement des surcharges chez les spécialistes. Pour rappel, selon l’article 22 de la loi 18-11 relative à la santé, le « médecin référent » ou plus communément appelé « médecin traitant » ou « médecin de famille », assure l’accueil du malade, effectue sa consultation et fait son diagnostic avant de le transférer vers un médecin spécialiste.

Interrogé par la presse sur les différents examens de santé qui ne sont pas remboursables par la Caisse nationale de la sécurité sociale, le ministre a indiqué que le coût des soins est pris en chargé par le secteur de la santé à hauteur de 80% et 20% pour la sécurité sociale. Cependant, il est « inenvisageable actuellement de rembourser un scanner ou une IRM car les réserves de la sécurité sociale sont faibles. Malheureusement peu de gens sont assurés, il est triste de voir des commerçants qui se portent bien financièrement ne pas souscrire à une assurance sociale. C’est avec les cotisations des simples fonctionnaires qui sont assurés qu’on arrive à assurer le service », regrette Benbouzid.

W. S.