19 pays gaziers se réunissent à partir d’aujourd’hui à Alger : Le sommet des grands défis

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Le marché mondial du gaz va se redessiner à Alger

PAR ABDELLAH B.

Pas moins de 19 pays gaziers se réuniront à partir d’aujourd’hui à Alger pour discuter de l’avenir de ce combustible et tenter de réorganiser un marché en dérégulation. En effet, c’est aujourd’hui que la commission ad hoc de haut niveau se réunira pour préparer la mouture de la déclaration d’Alger, soumise à l’approbation des pays membres samedi prochain, qui devrait servir de point cardinal pour l’orientation de la trajectoire du marché gazier international, cible de manœuvres de dérégulation enclenchées par des pays consommateurs.

En fait, ce 7e sommet des pays exportateurs de gaz intervient à un moment critique, où les défis énergétiques ont atteint un niveau d’importance sans précédent, plaçant l’énergie au premier plan des préoccupations dans tous les pays. Parmi les points qui seront discutés aujourd’hui par les représentants des différents pays membres figurent la question de l’investissement dans le secteur gazier, la coopération au sein du cartel et également l’impact de la géopolitique de l’énergie sur le marché dans une conjoncture internationale marquée par l’apparition des hubs énergétiques qui auront un impact sur la stabilité des prix.

Renforcer la coopération entre les pays membres

Dans ce sens, le développement des centres d’échange de gaz naturel, la part des contrats à long terme a progressivement diminué, bien qu’ils aient gagné en flexibilité. Depuis 2021, avec le retour de la sécurité énergétique au premier plan des priorités, on observe une
reprise des contrats à long terme. S’exprimant sur cet événement capital, le ministre de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, a qualifié ce sommet de celui « des grands défis », tout en détaillant les grands axes du travail qui devrait se faire durant les trois jours de
l’événement. Selon ce dernier, le travail se « penchera sur les dossiers de la coopération commune entre les principaux pays producteurs en vue de garantir la stabilité des marchés mondiaux du gaz et relever les défis relatifs à la demande sur cette ressource énergétique
propre pour la prochaine période ».

En fait, comme la situation du marché est en mutation et évolution constantes, le Gecf est dans l’obligation d’adapter ses mécanismes aux nouvelles donnes. Sur ce point, Arkab indique que « les discussions porteront sur l’examen des mécanismes de cette coopération afin de garantir la sécurité énergétique mondiale, tout en soulignant l’importance de sécuriser l’offre et la demande et de servir l’intérêt commun à travers des contrats commerciaux à long terme, en sus de renforcer l’effort commun en matière d’investissement et de financement des projets à l’avenir ».

Tirer profit de la géopolitique énergétique

Si les perspectives sont de plus en plus belles pour le gaz naturel qui devrait servir d’énergie de la transition énergétique, l’évolution de la situation géopolitique risque de compromettre les objectifs du Gecf. De ce fait, le renforcement et la consolidation de ce groupe sont devenus de plus en plus une nécessité pour les pays exportateurs pour arriver à s’affirmer comme un acteur clé. En effet, les données du Gecf tablent sur une augmentation de 34% de la demande mondiale sur le gaz en 2050. C’est aujourd’hui que le
forum rendra son rapport sur les perspectives du marché jusqu’en 2050. Il s’agit d’un document très important pour la mise en place de la nouvelle vision des pays du Gecf pour maîtriser le marché.

Inauguration de l’institut du gaz du Gecf

En matière de coopération dans le domaine de la formation entre les membres du cartel, il
sera procédé aujourd’hui à l’inauguration de l’institut de gaz du Gecf au ministère de l’énergie. Le choix de l’Algérie pour abriter cet établissement est plus qu’un geste symbolique, puisque l’industrie gazière du pays figure aujourd’hui comme l’une des plus
performantes en matière de gestion, d’infrastructures ou encore de canalisations, mais aussi en matière de décarbonation où le pays a déjà fait un pas en avant pour la livraison d’un gaz propre.

« Cet institut servira de centre d’innovation et de recherche dédié à l’amélioration des technologies liées au gaz », affirme le ministre de l’énergie.

A. B.