Par S. Leslous
Lancée avec un engagement sans faille, un sacrifice sans limite et un patriotisme sans égal mais avec des moyens humains, militaires et organisationnels qui ne pouvaient garantir son succès à ses débuts, la guerre d’indépendance 54-62 a fini par se trouver le second souffle qui lui a permis de mettre à genou l’abjecte et monstrueuse machine colonialiste de la France, et d’arracher, bien qu’au prix lourd, l’indépendance du pays. Parmi ces grandes dates qui ont donné un second souffle à la révolution, figurent l’offensive du Nord-Constantinois, le 20 août 1955, et le congrès de la Soummam, le 20 août 1956. Deux dates «mémorables» que le président de la République n’a pas manqué d’évoquer hier, à la veille de leur célébration.
Dans son message, le président de la République a réaffirmé que cette date du 20 août, intitulée «la journée du moudjahid», «marque le double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois, le 20 août 1955, et de la tenue du congrès de la Soummam, le 20 août 1956». Deux dates que le président de la République a qualifiées de «mémorables dans l’histoire de notre glorieuse révolution de libération».
A l’occasion, le président a souligné que «l’offensive du Nord-Constantinois a donné une leçon à une armée coloniale qui croyait pouvoir étouffer la révolution du peuple par le fer et par le feu» mais que «c’était compter sans les sacrifices incommensurables et les actes de bravoure de ces héros qui ont porté la révolution et exalté l’Armée de libération nationale».
A ce titre, il y a lieu de rappeler, en effet, que cette offensive, dont Zighoud Youcef fut l’architecte, a été un tournant décisif dans l’histoire de la lutte armée pour la libération du pays, tant elle a permis non seulement de desserrer l’étau sur les Aurès Nememcha et les autres régions du pays, mais surtout achevé de démontrer à l’opinion mondiale qu’il ne s’agissait point d’agissement de «bandits et de hors-la-loi» comme l’occupant colonial ne cessait de le marteler, mais bel et bien d’une révolution d’un peuple déterminé, dans toutes ses composantes, à consentir les plus grands sacrifices pour accéder à son indépendance.
Congrès de la Soummam : un tournant majeur
Evoquant la seconde date phare, à savoir le 20 août 1956, le président de la République rappelle que «c’était au cœur des combats livrés avec résistance et héroïsme par les moudjahidine dans le giron du peuple algérien que s’est tenu le congrès de la Soummam, le 20 août 1956, marquant un tournant majeur sur les plans politique et militaire, qui a montré que le peuple algérien ne plie pas devant la tyrannie de la puissance militaire coloniale».
Ce congrès, dont Abane Ramdane fut l’architecte, a permis à la révolution de se doter enfin d’une nouvelle organisation politique et militaire et aussi de tracer les perspectives menant à la victoire et, à travers la plateforme adoptée à l’occasion, de poser les jalons de l’organisation institutionnelle de l’Algérie indépendante.
Les décisives résolutions prises à l’occasion de ce congrès pour corriger les carences et mettre au point une organisation puissante n’ont pas manqué de changer le cours de la révolution qui fut ainsi mise sur la voie de la victoire. Une victoire qui fait aujourd’hui la fierté de l’Algérie.
Aujourd’hui, a souligné le président dans ce sens, «nous demeurons convaincus que les Algériennes et les Algériens, qui ont chevillée au corps la fidélité au message de Novembre, continueront à veiller sur notre chère Algérie et à préserver sa sécurité, sa stabilité et sa prospérité».