Par Abdellah B.
Avec une forte demande sur le marché européen, des prix en hausse et une production locale en augmentation constante, l’année 2025 s’annonce prometteuse pour le gaz algérien, soutenue par une évolution géopolitique et une situation climatique favorable à la consommation. En effet, l’un des principaux clients pour le gaz algérien, l’Union européenne en l’occurrence, se trouve confrontée à de multiples problèmes. Les conditions climatiques, d’un côté, et la situation géopolitique de l’autre, marquée par une demande à son plus haut niveau, impliquent une hausse des prix de ce combustible essentiel pour l’économie européenne.
Avec l’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine et les nouvelles sanctions américaines, annoncées vendredi, ciblant le secteur de l’énergie russe, l’UE est dans l’obligation de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour passer cet hiver glacial en toute sécurité. De ce fait, la demande sur le gaz algérien durant cette période sera forte, une manière de combler le déficit des réserves suite à l’arrêt des expéditions du GNL russe sur le marché européen. «Cette nouvelle panoplie de mesures ciblant le secteur énergétique russe provoquera sûrement une augmentation des prix du gaz», a affirmé le président américain Joe Biden, lors d’un point de presse organisé vendredi. Cette nouvelle démarche de l’administration américaine aura donc un impact assez important sur les approvisionnements du marché européen, sachant que le GNL russe représente 16% des importations globales du Vieux Continent. Dans un contexte marqué par une baisse accrue des réserves de gaz et des températures glaciales, l’Europe doit impérativement trouver d’autres sources d’approvisionnement. Les niveaux actuels de stockage de gaz s’élèvent à 70% de leur capacité, contre 86% à la même période l’année dernière. Hier, sur le marché néerlandais du gaz, le kWh était cédé à 50 dollars, soit une hausse de 15 dollars par rapport à la même période de l’année dernière. «En raison de l’arrêt du transit de gaz russe et du froid, les prix du gaz en Europe ont atteint leur plus haut niveau depuis plus d’un an», selon le conseil d’affaires hongrois.
Désormais, face à l’évolution de la situation géopolitique et au coût de transport qui joue un rôle important dans la définition du prix final du gaz, l’Algérie représente une solution pour le Vieux Continent. Un fournisseur stratégique, acteur clé de la sécurité énergétique européenne, le pays a déjà été sollicité pour l’augmentation de ses exportations. La force de l’Algérie dans le secteur gazier réside à la fois dans ses réserves abondantes et sa flexibilité en matière de l’adaptation de sa production aux besoins du marché européen. D’une capacité de production annuelle de plus de 104 milliards m3 de gaz, une capacité de liquéfaction de 30 millions de tonnes, l’Algérie ne cesse de gagner des parts du marché en Europe, en étendant son portefeuille à l’Est du Vieux Continent après avoir acquis des parts en Europe du sud et en Europe centrale. Outre l’approvisionnement en gaz naturel qui est un combustible d’accompagnement de la transition énergétique européenne, cette situation de crise offre une occasion pour l’Union européenne de renforcer davantage sa coopération avec l’Algérie dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables en donnant un coup d’accélérateur au projet en cours d’étude pour la production et le transport de l’hydrogène vert et aussi pour le câble électrique reliant l’Algérie à l’Italie. Une manière de faire face à cette interminable crise énergétique européenne.