2500 projets d’investissement en attente au CNI : 9 milliards de dollars sur la table

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/Il fut un temps où l’on ne parlait que des investissements directs étrangers. Un langage qui a fini par laisser place à la recherche d’investissements dans leur plus simple configuration (ou formulation). En effet, l’Algérie est devenue, cette dernière décennie, une destination boudée par les investisseurs étrangers, et même par la diaspora.

Et pour cause, à l’instabilité des lois et aux pratiques contraires aux règles internationales est venue s’ajouter une loi qui imposait aux étrangers de s’associer à des investisseurs nationaux. La fameuse règle des 51/49. Gangréné par la corruption et la domination d’un groupe du sérail qui avait mainmise sur les affaires de l’Etat, le pays a fini par perdre toute sa crédibilité. Aujourd’hui, les dirigeants en place tentent de reconquérir une place perdue dans le paysage des affaires, entre autres. La fameuse règle des 51/49, instaurée en vertu de la loi de finances 2009, et fixant le seuil de la part de participation d’un investisseur étranger dans une société de droit algérien à 49% du capital social, contre un taux de 51% pour l’investisseur algérien a été abrogée par la loi de finances 2020. Mais pas pour tous les secteurs. Seuls les secteurs non stratégiques en ont bénéficié. Mais cela reste un acquis.

Mais un acquis suffisant pour redonner à l’Algérie l’attrait économique qu’elle suscitait à une période donnée ? Tout porte à le croire.

Des chiffres qui redonnent espoir 

Pas moins de 2500 projets d’investissement seraient en attente de l’aval du Conseil National de l’Investissement (CNI). C’est le Premier ministre, ministre des finances, Aïmene Benabderrahmane, qui l’a déclaré le 22 novembre dernier devant le Conseil de la nation. Quand on sait que pour qu’un projet d’investissement arrive au CNI, il faut que celui-ci pèse plus de 500 millions de dinars (50 milliards de centimes), le calcul est simple, 2500 projets pour 500 millions de dinars donneraient un minimum de 1250 milliards de dinars d’investissement qui frapperaient à la porte. C’est l’équivalent de 9 milliards de dollars.  Il est vrai que 2500 projets enregistrés ne signifie pas qu’ils seront tous validés, ou qu’ils soient tous solvables, mais cela sous-entend que les investisseurs se bousculent au portillon. Ces chiffres doivent, sans nul doute, trouver leur raison d’être dans la suppression de la règle des 51/49. Il est vrai que dès son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune avait fait de la suppression de cette loi son cheval de bataille. Mais faut-il voir dans cette annonce du Premier ministre un regain d’intérêt pour l’investissement en Algérie. Trop tôt pour le dire, surtout qu’on ignore la part des investissements étrangers dans ces 2500 projets en attente au niveau du CNI, et les secteurs ciblés.  Pour rappel, au 1er trimestre 2021, l’ANDI (Agence nationale de développement de l’investissement) enregistrait, déjà 526 projets d’investissement pour un montant de 140 milliards de dinars, l’équivalent d’1 milliard de dollars. C’est son directeur général, Mustapha Zikara, qui l’annonçait depuis Oran à l’occasion du lancement de la plateforme algeriainvest.com. Les déclarations d’intention sont là, le Premier ministre a rappelé la volonté du gouvernement «à lever toutes les restrictions administratives à l’investissement dans le pays», et les lois se mettent graduellement en place (en attendant la révision de la loi sur l’investissement). Il faut juste espérer que cela se concrétise rapidement sur le terrain. Le temps presse…

B. A.

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