2600 produits interdits à l’importation : L’Algérie protège sa production

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/Politique de protection et réorganisation du marché local, encouragement de l’investissement local et de la production nationale, tels sont les principaux objectifs de l’élargissement de la liste de produits interdits à l’importation dans le contexte actuel marqué par la cherté des prix de produits sur le marché international et la nécessité de redémarrer la machine économique.  

La protection de la production nationale est devenue «nécessaire», pour redresser la barre de l’économie nationale et aller vers la diversification de la production locale. Un objectif difficile à atteindre sans le recours systématique à l’adoption d’une nouvelle politique protectionniste contre la concurrence «inutile» des produits importés de l’étranger. Confronté, à ce genre de situation, de nombreux pays dans le monde à l’instar des USA et le Canada, élaborent des listes de produits éligibles à l’entrée sur leurs marchés. Ce n’est donc pas une mesure propre à l’Algérie, mais une décision souveraine qui vise à réduire la facture des importations et l’encouragement de la production locale. En effet, la nouvelle liste des produits interdits à l’importation a été élaborée par le ministère du Commerce et qui cette fois-ci a été élargie pour atteindre plus de 2600 produits contre 958 l’année précédente. Outre les produits électroniques et électroménagers contenus, de bois et d’autres, cette nouvelle mesure d’interdiction a visé essentiellement les produits agricoles. Ce qui pourrait-être expliquée par les réalisations importantes du secteur durant l’année dernière avec une valeur de 25 milliards de dollars.

Redevance supplémentaire de 100% La liste de produits interdits à l’importation concerne, donc, les produits agricoles, fruits, légumes aromes, viande fraiche ou congelée, agneaux, bétail, animaux comestibles dont l’importation est soumise à une redevance supplémentaire de 30% pour les produits provenant des pays en accord commercial avec l’Algérie et de 70% pour les importations en provenance d’autres pays. Toujours dans la famille de produits agricoles, certaines produits sont soumis à une redevance supplémentaire de 100%, elle concerne essentiellement la pomme de terre, les tomates fraîches, les oignons et autres types de légumes frais et surgelés coupés en morceau. Outres les produits agricoles, les produits de luxe, les parfums, le tabac, substance nocives, le vin, le bois, les vêtements, les produits détergents, etc., le taux d’imposition varie d’un pays d’origine à un autre. Pour les produits provenant des pays avec lesquels l’Algérie possède des conventions commerciales préférentielles, le taux de redevance supplémentaire est de 30% contre 70% pour les autres pays. Pour ce qui est des boissons alcoolisées et des cigarettes, le taux de la redevance est de 100%. S’agissant de l’importation des ustensiles de ménage, le matériel de construction, le plastique, les chutes de carton, de papier cartonné, de fil de coton, articles d’habillement, housses, emballages électriques, sacs et chaussures, la céramique, les pièces d’ameublement, les accessoires autos, les yachts et les navires, le taux de redevance supplémentaire varie entre 30 et 60%.

Réorganisation du marché local

En fait, outre la protection de la production nationale et la réduction de la facture des importations, le ministère du Commerce annonce de nouvelles mesures visant la régulation du marché local marqué ces derniers temps par une anarchie totale, surtout, en matière d’approvisionnement. Pour atteindre cet objectif, Kamel Rezig affirme que son département a entamé les travaux pour l’élaboration d’une carte nationale des entrepôts. Une manière qui, selon lui, permettra la traçabilité des produits pour une lutte efficace contre la spéculation. Pour cela, le ministre du Commerce a affirmé devant les députés que le gouvernement œuvrait «sérieusement» à une organisation scientifique et technique du marché à la faveur d’un cadre juridique organisé et ce, à travers l’instauration de la facturation qui reste le maillon faible dans la question de la régulation du marché. Sur ce point, M. Rezig affirme qu’il s’agit d’une «mesure nécessaire pour pouvoir plafonner les prix, ajoutant que cette question sera abordée patiemment en concertation avec les agriculteurs et les commerçants.»

  1. B.