/Le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid, a relancé hier le débat au sujet de la 3e dose de vaccin anti-Covid.
Toute personne désirant recevoir une 3e dose et ayant reçu sa 2e dose après une période dépassant les six mois « peut se rapprocher des centres de vaccination », dira le ministre. Cette question de la 3e dose fait débat dans le monde. Plusieurs pays ont décidé de l’introduire dans leur programme vaccinal. Au début, l’organisation mondiale de la Santé s’y était opposée d’une manière catégorique estimant qu’elle n’était pas nécessaire et que les pays riches devaient se contenter de deux doses et envoyer leur surplus de vaccins vers les pays les plus pauvres. Mais dans un 2e temps, l’OMS a revu sa position et a explicitement recommandé la 3e dose pour les immunodéprimés quel que soit le vaccin qu’ils ont reçu et pour tous les plus de 60 ans vaccinés au Sinovac ou Sinopharm. Depuis que l’OMS a émis cette recommandation, il y a un peu moins d’un mois, on attendait de voir quelle sera la position de l’Algérie. C’est hier que Benbouzid a évoqué la question. On s’attendait à ce qu’il lance un appel à la catégorie de la population concernée par la recommandation de l’OMS et l’encourage à aller recevoir cette 3e dose, mais il a préféré laisser à chacun la latitude de le faire ou non.
Berkani : «Elle est nécessaire dans certains cas»
Contacté à ce sujet, le président de l’Ordre national des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, a indiqué, que «la troisième dose est devenue ce qu’on appelle une dose de consolidation expliquant qu’«elle est plus que nécessaire en particulier pour les personnes de plus de 65 ans, les malades chroniques, les populations cibles qui sont fragiles par rapport au Covid. M. Bekkat explique que «la 3e dose est recommandée pour tous ceux qui le veulent, mais, en matière de santé publique, il faut mettre le paquet pour les personnes vulnérables». Et de rappeler qu’«on a commencé à vacciner à partir de janvier, soit depuis 10 mois environ et qu’il y a une baisse de l’immunité au bout de 6 mois. Donc, il est préférable de la consolider.»
Merabet : «Il n’y a pas unanimité»
Pour sa part, Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a estimé qu’«il n’y a pas d’unanimité autour de la question aussi bien chez nous qu’ailleurs «ajoutant que «cette réflexion est toujours d’actualité et n’est pas tranchée, au niveau scientifique et médical. «Il énumérera dans ce sens «des experts qui voient que les deux doses de vaccin, quels qu’ils soient, sont suffisants et qu’une troisième dose n’est pas nécessaire pour toutes les personnes, mais pour les personnes fragiles et âgées. En tant praticien de la santé publique, M. Merabet s’abstient de faire une recommandation, estimant que cela nécessiterait une étude immunologique en s’interrogeant sur l’inexistence d’une telle étude en Algérie pour la mise en place d’un plan d’action en la matière.
A. R.