4 défis et 3 priorités : L’Algérie trace la feuille de route de l’UA

0
168
Attaf: Les mécanismes de mise en oeuvre de la résolution du Conseil de sécurité examinés dès mercredi

Représentant le chef de l’Etat au sommet de l’UA, M. Attaf a énuméré quatre défis majeurs auxquels est confrontée l’Afrique. En ce qui concerne la réforme du conseil de sécurité, le ministre des AE a souligné trois priorités à étudier au prochain sommet des dix prévu en juin prochain à Alger.

PAR R. AKLI

Le ministre des affaires étrangères Ahmed Attaf a appelé hier les pays africains à focaliser sur trois priorités essentielles afin d’unir leurs efforts et de défendre une position commune en vue de faire aboutir le processus de réforme du conseil de sécurité de l’organisation des nations unies (ONU). Dans une allocution qu’il a prononcée lors des travaux de la réunion du comité des dix de l’union africaine (UA), qui s’est tenue dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, Attaf a mis en avant la nécessité pour les membres de cette instance de centrer leurs efforts collectifs sur trois axes prioritaires pour faire valoir leur vision commune autour d’un projet de réforme « globale, équilibrée et intégrée » du conseil de sécurité de l’ONU. La première priorité à favoriser dans ce cadre, a-t-il plaidé, porte sur « la
nécessité de faire face aux différentes tentatives visant à saper ce processus de réforme,
à affaiblir ou disperser les positions, notamment la position africaine commune, unique dans ses buts et objectifs et par son authenticité et son engagement pour réparer l’injustice historique à l’encontre de notre continent ».

Le deuxième axe prioritaire à privilégier, a-t-il ajouté, est d' »appeler à la cristallisation d’un projet de réforme globale, équilibrée et intégrée qui va au-delà du cadre d’élargissement de la qualité de membre et qui doit englober l’ensemble des questions thématiques relatives aux méthodes de travail du conseil et la manière de traiter les différentes questions soulevées et inscrits à son agenda ».

En troisième et dernier lieu, le ministre des AE a jugé également prioritaire, dans le cadre de cette démarche commune, de veiller à « se conformer au mandat approuvé par l’assemblée générale de l’ONU, de s’inspirer des négociations gouvernementales tenues au sein de cet hémicycle en tant que cadre rassembleur et consensuel pour la prise en charge
du dossier de réforme du conseil de sécurité, et de rejeter toute tentative de déprécier
ce cadre ou de le marginaliser pour le compte d’initiatives individuelles qui rendraient
impossible la réalisation d’un consensus entre les Etats membres ». Ainsi mises en avant, ces trois priorités sur lesquelles les pays du continent sont appelés à concentrer leurs efforts communs constituent « les défis mêmes auxquels nous devons nous préparer collectivement et en un seul rang en adhérant à ce dont nous avons convenu à travers la déclaration de Syrte et le consensus d’Ezulwini », a souligné en définitive le ministre des affaires étrangères.

Dans cette même optique, il a également tenu à réaffirmer l’engagement total de l’Algérie à
contribuer « en toute sincérité et loyauté » aux actions collectives « visant à mobiliser davantage de soutien international à la position africaine commune » pour une réforme du conseil de sécurité allant au-delà du simple élargissement de la qualité de membre. En ce sens, a-t-il assuré, l’Algérie « tend à œuvrer de concert avec la République de Sierra Leone au niveau du conseil de sécurité pour tenir une réunion ministérielle de haut niveau entre le groupe des dix et les cinq Etats membres permanents, et ce, en marge de la 79e session de l’assemblée générale de l’ONU ». De même, a-t-il ajouté, l’Algérie accueillera la 12e réunion ministérielle du comité des dix en juin prochain à Alger, « une occasion renouvelée pour évaluer le processus de négociation et d’adapter la stratégie de notre action aux développements qui pourraient intervenir dans le contexte d’un regain d’intérêt international pour la question de la réforme du conseil de sécurité », a-t-il conclu.

Quatre défis majeurs à relever pour le continent

Sur un autre plan, le ministre des affaires étrangères a relevé lors des travaux de la 37e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA que « le paysage sécuritaire et politique dans notre continent nous confronte aujourd’hui à quatre défis majeurs, à commencer par celui de la décolonisation ». Celle-ci, a-t-il tranché, doit être « définitive » à travers « l’éradication des résidus de ce phénomène dans la dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental, conformément aux constantes et principes convenus par notre organisation et l’ONU ». S’ajoute à cet enjeu, a-t-il soutenu, un autre défi essentiel pour le continent qui est de « mettre fin à l’escalade grave que connaît le phénomène de changements inconstitutionnels des gouvernements, notamment dans la région de l’Afrique de l’Ouest ». En outre, a-t-il souligné, « la lutte et la prévention du terrorisme, un phénomène qui a connu une exacerbation dangereuse ces trois dernières années dans notre continent, en particulier dans la région sahélo-saharienne » constituent également un défi auquel le contient doit faire face, au même titre que celui « de traiter de manière stricte et ferme les interventions extérieures qui, elles aussi, ont connu récemment une recrudescence alarmante à travers différentes formes et moyens politiques, militaires et sécuritaires ».

Face à ces enjeux majeurs, l’Algérie, a insisté le ministre des AE, réaffirme à nouveau « son engagement à poursuivre son soutien aux efforts collectifs pour la cristallisation de solutions africaines aux problèmes du continent ». Un engagement consacré, a-t-il signifié, « par son mandat actuel au conseil de sécurité, où elle tend à défendre les priorités de notre continent, ses causes justes et ses aspirations légitimes et ciblées ».

R. A.