Par Abdellah B.
La compagnie nationale des hydrocarbures multiplie depuis le début de l’année en cours la signature des accords avec des partenaires étrangers, européens en particulier, dans le domaine de l’exploration exploitation et production dans de nouveaux périmètres. Pas moins de six accords ont été signés depuis janvier 2024. Le dernier en date a été signé hier avec le groupe italien ENI, portant sur la consolidation de leurs partenariats existants et l’extension de leur coopération, en convenant de «mettre en place un nouveau programme de travaux de recherche et d’exploitation visant à valoriser le potentiel en hydrocarbures de la zone d’intérêt couvrant les périmètres contractuels de Zemoul El-Kbar, Rourde El-Louh – Sif Fatima et Rhourde Messaoud Nord», indique le communiqué de la compagnie nationale des hydrocarbures. Il s’agit donc du deuxième accord dans ce genre signé par Sonatrach et ENI depuis le début de l’année en cours. Il y a quelque mois, un protocole d’accord visant le développement des périmètres d’In Salah et In Amenas a été signé entre Sonatrach, ENI et le norvégien Equinor. Un autre accord a été signé avec le groupe français Total Energies portant sur le développement du bassin de Timimoun pour atteindre une production de 14 millions m3 par jour. Des efforts qui s’ajoutent à ceux déjà déployés par Sonatrach en effort propre, notamment à Hassi R’mel qui demeure le plus important gisement gazier dans le pays, avec une finalité de porter à des niveaux plus élevés la production gazière du pays.
Dans le même sillage, Sonatrach s’est lancée également dans l’accélération de la mise en production de nouvelles découvertes dans le grand sud, Illizi, avec le groupe saoudien Midad Energy North Africa et avec le groupe chinois Sinopec dans la perspective de conclure un contrat d’hydrocarbures sur le périmètre en exploration Hassi Berkane Nord. Un autre accord a été signé avec la société suédoise Tethys Oil AB pour l’exploration, le développement et l’exploitation des hydrocarbures dans les zones d’El-Hadjira II et d’El-Haiad II.
Des efforts qui s’ajoutent à ceux déjà consentis par Sonatrach depuis des années, visant à l’amélioration de la production nationale, en s’engageant dans l’accélération des opérations d’exploration dans des zones un peu plus reculées, notamment dans la région d’Illizi. Une manière d’accompagner sur le terrain la réalisation de son objectif, celui de répondre à la fois à une demande locale exponentielle d’une part et de l’autre à honorer ses engagements sur la scène internationale.
Dans ce sillage, cet engouement pour l’investissement européen dans l’amont gazier en Algérie explique la nouvelle vision européenne pour la rive sud de la Méditerranée qui pourrait apporter une solution concrète à la crise énergétique qui prévaut dans le vieux continent, en misant sur l’Algérie qui demeure la cheffe de file de l’industrie énergétique en Méditerranée et en Afrique. C’est ce qu’ont d’ailleurs relevé les participants à la 3ᵉ édition du forum international qui s’est déroulé la fin de la semaine écoulée à Sorrente en Italie, sous le thème «vers le sud : une nouvelle vision énergétique pour l’Afrique», où il a été mis en avant l’importance de renforcer la coopération entre les pays des deux rives de la Méditerranée pour faire face à l’enjeu stratégique de la sécurité énergétique dans un contexte de tumulte et de perturbation géopolitique. De ce fait, la démarche entreprise par l’Algérie portant sur l’amélioration de sa production gazière a pour finalité de renforcer davantage la position de l’Algérie comme acteur clé dans la région. Une position que le pays compte défendre pour plusieurs décennies en œuvrant à la fois à l’amélioration de sa production dans le fossile, tout en s’engageant volontairement sur la voie des énergies nouvelles et renouvelables. Une manière de diversifier l’offre sur la scène énergétique internationale.
A.B.