Neuf cent soixante-dix Palestiniens sont tombés en martyrs en deux jours dans les frappes sionistes d’une violence sans précédent lancées sur la bande de Ghaza, ont annoncé les autorités palestiniennes de la santé.
PAR AMAR R
Des raids sionistes sur la ville de Ghaza ont fait hier au moins 20 martyrs palestiniens et de nombreux blessés, parmi lesquels des enfants et des femmes. Deux employés des Nations unies ont été tués aussi dans une frappe à Deir El Balah, dans le centre du territoire, selon une source de l’ONU. Les autorités palestiniennes de la santé avaient affirmé auparavant qu’un employé étranger de l’ONU avait été tué et cinq autres blessés par une frappe sur leurs bureaux.
Comme la veille, dans le nord de Ghaza, hommes, femmes et enfants fuyaient dans un paysage dévasté, à pied ou entassés dans des charrettes, contraints une nouvelle fois à l’exode après que l’entité d’occupation donnait de nouveaux ordres aux habitants d’évacuer les zones ciblées par ses bombardements.
Ces attaques s’inscrivent dans la reprise des frappes sionistes sur Ghaza, qui ont recommencé mardi matin après deux mois de trêve, dans un contexte de grave crise humanitaire, avec des craintes croissantes sur l’aggravation de la situation à Ghaza en raison du maintien du blocus et de l’entrave des approvisionnements médicaux et humanitaires.
Plus de 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Ghaza vivent dans une catastrophe humanitaire sans précédent, a indiqué le bureau des médias à Ghaza, qui avertit que les jours à venir seraient très désastreux et dangereux si l’agression de l’occupation ne s’arrêtait pas et que les points de passage n’étaient pas ouverts immédiatement, car le spectre de la famine menace des centaines de milliers de civils et la vie pourrait s’effondrer complètement dans l’enclave palestinienne.
Le Premier ministre sioniste tente de justifier son crime
Mais, le criminel de guerre Netanyahu tente d’avancer des prétextes fallacieux pour justifier son génocide, affirmant tantôt que la reprise des opérations militaires était destinée à faire pression sur le Hamas pour assurer la libération des otages, et tantôt qu’il a eu recours à des «frappes préventives» pour empêcher de nouvelles attaques du Hamas. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu, qui est à bout d’arguments, avait averti que les frappes de la nuit précédente n’étaient «que le début» et que «désormais» les négociations sur la libération des otages «ne se dérouleraient que sous le feu».
Il n’est un secret pour personne que Netanyahu, dont le narratif a fondu comme neige au soleil, court derrière des objectifs politiques pour sauver son gouvernement en s’alliant aux partis d’extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu. Preuve en est que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l’extrême droite qui avait démissionné en janvier pour protester contre la trêve, a annoncé mardi son retour au gouvernement.
Aussi, des milliers de personnes ont manifesté à Jérusalem (El Qods), en Palestine occupée, accusant Benjamin Netanyahu de poursuivre la guerre au mépris du sort des otages.
Le Hamas se dit ouvert aux négociations
En revanche, le Hamas a affirmé hier rester ouvert aux négociations tout en exigeant le respect de l’accord de trêve, après les bombardements massifs menés par l’armée sioniste sur la bande de Ghaza.
Le Hamas «n’a pas refermé la porte des négociations, mais nous insistons sur le fait qu’il n’y a aucun besoin de nouveaux accords», a déclaré mercredi à l’AFP un de ses dirigeants, Taher al-Nounou. «Nous n’avons pas de conditions préalables, mais nous exigeons (qu’Israël) soit contraint à cesser immédiatement (les hostilités) et à commencer la seconde phase des négociations» prévues par l’accord de trêve, a-t-il ajouté. Cela étant, les frappes de mardi, menées «en totale coordination» avec les Etats-Unis, ont soulevé l’indignation dans les pays arabes et de l’Union européenne.
Union européenne : «La situation à Ghaza est inacceptable»
La responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaya Callas, a déclaré mercredi qu’elle avait informé le ministre sioniste des Affaires étrangères Gideon Saar que la situation à Ghaza est «inacceptable».
Ces frappes «brisent les espoirs» de paix, a averti mercredi l’Allemagne. Elles constituent «un retour en arrière dramatique», a affirmé le président français Emmanuel Macron en prévenant qu’il n’y aurait «pas de solution militaire israélienne à Ghaza». Plusieurs autres pays, dont le Pérou, la Bolivie, le Qatar, la Tunisie et la Libye, pour ne citer que ceux-là, ont condamné la nouvelle agression.