PAR NABIL M.
Lors du Conseil des ministres qu’il a présidé hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a apporté des éclaircissements sur la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).
Tout en réaffirmant l’ouverture de l’Algérie à l’importation et au partenariat économique avec ses partenaires européens, le chef de l’Etat a insisté au cours de cette réunion du Conseil des ministres sur le fait que la révision de cet accord s’inscrit dans une logique de renforcement des relations bilatérales, basée sur un principe de partenariat. «Cette révision vise à renforcer les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique, sur la base d’un principe gagnant-gagnant», a déclaré le Président, selon un communiqué de la présidence de la République.
Le Président a rappelé que la révision de l’accord, entré en vigueur en 2005, est motivée par des réalités économiques nouvelles, expliquant qu’à l’époque, les exportations algériennes étaient largement dominées par les hydrocarbures, qui représentaient l’essentiel des revenus du pays. «Aujourd’hui, nos exportations se sont diversifiées et étendues au-delà des hydrocarbures, notamment dans les domaines de la production agricole, des minéraux, du ciment, des produits alimentaires et d’autres secteurs», a rappelé le chef de l’Etat.
Cette diversification économique justifie une mise à jour de l’accord avec l’UE, afin qu’il reflète les nouvelles dynamiques de l’économie algérienne. Cependant, le président de la République a tenu à souligner que cette révision «ne découle pas d’un conflit avec l’Union européenne, mais vise à renforcer les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique».
La décision de réviser l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE a été prise, faut-il le rappeler, l’année dernière, dans un contexte où cet accord, signé en 2002, ne répondait plus aux réalités économiques actuelles. Le Président avait souligné que cette révision s’inscrit dans une démarche de coopération et de dialogue, et non de confrontation dans un objectif de construire un partenariat économique solide et mutuellement bénéfique, tout en tenant compte des intérêts stratégiques de l’Algérie.
L’Algérie reste ouverte à l’importation et au partenariat
Dans cette même logique, le chef de l’Etat a réaffirmé que l’Algérie reste pleinement ouverte à l’importation et au partenariat économique avec l’Union européenne. Il a précisé que «les restrictions à l’importation ne concernent que les produits fabriqués localement en quantités suffisantes pour répondre aux besoins du marché national». Une politique qui vise à protéger l’industrie locale tout en maintenant un équilibre avec les importations nécessaires.
Le chef de l’Etat a également insisté sur l’importance de «préserver une image positive de l’Algérie auprès des marques internationales». A cet effet, il a donné des instructions strictes au gouvernement pour contrer «toute tentative de ternir l’image du pays». Il a également appelé à «faciliter et à encourager les investissements, notamment ceux portés par les jeunes, dans la commercialisation de marques internationales populaires». Ces marques, poursuit le Président, «souvent présentes dans les grands espaces commerciaux (malls), sont très prisées par la jeunesse algérienne et contribuent à dynamiser l’économie locale».
Sur ce même chapitre, Abdelmadjid Tebboune a aussi abordé la question de la rationalisation des importations, en insistant sur la nécessité d’organiser ce secteur pour éviter les pratiques spéculatives. «L’objectif fixé est de rationaliser et d’organiser les importations par secteur et de mettre un frein aux tentatives répétées de spéculation sur les produits importés, tels que les pièces détachées, dont l’importation n’a jamais été interdite et reste ouverte à ce jour», a expliqué le chef de l’Etat. Cette clarification vise à rassurer les opérateurs économiques tout en garantissant une meilleure régulation du marché.
Ainsi, il est constaté que les précisions apportées par le président de la République lors du Conseil des ministres, témoignent de la volonté de l’Algérie de maintenir et à renforcer ses relations économiques avec l’Union européenne, tout en veillant à protéger ses intérêts économiques nationaux. Cette démarche, guidée par le pragmatisme et la coopération, ouvre la voie à une nouvelle ère de relations entre Alger et Bruxelles, fondée sur le respect mutuel et la recherche de bénéfices partagés.