Accords Sonatrach – ENI : 1,4 milliard $ et premiers pas de l’Algérie dans l’économie verte

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/Sonatrach et ENI ont annoncé hier la signature de deux protocoles d’accord importants dans le domaine énergétique. Le premier deal concerne un contrat pétrolier dans la zone du bassin de Berkine pour un montant de 1,4 milliard de dollars dont les retombées seront à court terme. Le second est un accord de coopération sur la transition énergétique aux multiples facettes qui pourrait à long terme permettre à l’Algérie de devenir un hub international dans le domaine de l’énergie verte.

La particularité du premier accord est dans le fait que c’est le premier contrat signé par l’industrie pétrolière algérienne après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cette dernière offre des conditions avantageuses (principalement des allégements fiscaux) aux entreprises dans le but d’attirer les investissements étrangers. Cet accord est l’aboutissement d’un long processus de négociation ponctué par de nombreuses rencontres bilatérales sur toute l’année 2021, où l’entreprise italienne a multiplié les signes positifs et par conséquent sa volonté de renforcer sa position sur le marché algérien. Rappelons également qu’en  juin dernier, l’agence de presse Reuters a révélé que des négociations ont eu lieu entre ENI avec le groupe énergétique britannique BP pour acquérir ses actifs en Algérie. La presse italienne qui rappelle ce fait se désole néanmoins que «les détails de cette transaction soient toujours inconnus» en notant également que «les deux sociétés n’ont fait aucun commentaire» à ce sujet.

45.000 barils/jour à la fin 2022

Hier, le nouveau contrat pétrolier exploration-production a été paraphé par le PDG  de la Sonatrach, Toufik Hakkar, et le Directeur Général d’ENI, Claudio Descalzi, en présence du ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab et de l’ambassadeur d’Italie à Alger Giovanni Pugliese.
Le site se situe dans la zone onshore du bassin de Berkine, où ENI est leader depuis 1981. Il porte sur une superficie de 7.880 km2 dans la partie sud du bassin de Berkine, à proximité immédiate des actifs de production actuels de la société, Menzel Ledjemet Est (MLE) et Area Field Complex (CAFC), déjà exploité par la joint-venture Eni-Sonatrach depuis 2013. Les réserves estimées sur le territoire couvert par le contrat s’élèvent à 135 millions de barils équivalents pétrole. La réalisation de travaux d’exploration et de développement sont prévus en mode « Fast-Track », afin de réduire les délais nécessaires pour la production et la commercialisation. Le démarrage de la production est prévu fin 2022, avec une cadence de production quotidienne de 45.000 barils /jour. Soit environ 1,2 milliard de dollars par an de recettes si on comptabilise un prix unitaire du baril autour de 72 dollars

L’Algérie futur hub de production de l’énergie verte ?

Le protocole de collaboration sur la transition énergétique est tout aussi important que le premier car il met en scelle notre pays vers Le développement de grands hubs photovoltaïques permettant l’émergence de grandes unités de production d’hydrogène vert. A ce propos, le patron de l’ENI estime que «les accords consistent à accepter l’engagement de Sonatrach et d’ENI à poursuivre les objectifs de la stratégie partagée de développement rapide de projets, et à poursuivre la décarbonation de notre engagement commun pour atteindre la neutralité carbone». Objectif que l’entreprise italienne entend atteindre d’ici 2050.  Pour cela, l’accord prévoit l’évaluation de projets dans les secteurs des sources d’énergie renouvelables, de l’hydrogène, du captage et stockage du dioxyde de carbone et du bio-raffinage. Rappelons également qu’ENI a cédé ses parts sur le gazoduc algéro-italien à la société SNAM. Cet accord a permis d’un côté à ENI de se concentrer sur son rôle de fournisseur d’énergie et la Snam, d’un autre côté se chargerait du développement du transport des futures énergies. Le PDG de l’entreprise, Marco Alverà, avait annoncé que «l’Afrique du Nord allait devenir une plaque tournante pour la production d’énergie solaire et d’hydrogène vert». Les canalisations, convenablement mises à jour, pourraient ainsi permettre le transport vers l’Italie et le reste de l’Europe de l’hydrogène produit en Algérie et dans les pays voisins à partir d’électricité renouvelable.

C. S.

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