Accusations fallacieuses du Mali : La réponse chirurgicale d’Alger

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Le ministère des affaires étrangère

Par Djillali B.

Dans un communiqué publié hier, le ministère des Affaires étrangères a réagi fermement et à juste titre aux graves accusations du gouvernement de transition au Mali et aussi à la déclaration du Conseil des chefs d’Etat de l’Union du Sahel.

«Le gouvernement algérien a pris connaissance, avec un sentiment de grande consternation, du communiqué du gouvernement malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel… L’Algérie rejette avec force cette tentation présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées», peut-on lire dans le communiqué des AE qui qualifie d’ailleurs cette attaque de «tentative désespérée» pour camoufler l’échec du projet putschiste au Mali qui a conduit le pays dans une spirale d’insécurité, d’instabilité et de destruction. «En dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires et de dérivatifs à l’échec manifeste de ce qui demeure un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale de l’insécurité, de l’instabilité, de la désolation et du dénuement», lit-on encore. Et d’ajouter : «L’échec de cette clique inconstitutionnelle est patent à tous les niveaux, politique, économique et sécuritaire. Les seuls succès dont cette même clique peut se prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère aux dépens de son développement», ajoute la même source.

 

Terrorisme

Par ailleurs et concernant les graves accusations du gouvernement de transition malien avançant des supposées relations entre l’Algérie et le terrorisme, le ministère des Affaires étrangères a rappelé l’engagement historique de l’Algérie dans la lutte contre ce fléau : «La collusion que le gouvernement malien établit avec une extrême légèreté entre l’Algérie et le terrorisme manque tellement de sérieux qu’il serait superflu de lui prêter attention ou d’y répondre. En effet, la crédibilité, l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni d’être justifiés ni d’être établis», regrette Alger. A cette occasion, l’Algérie a dénoncé la présence de mercenaires étrangers au Mali. Une présence qui démontre l’incapacité des nouvelles autorités maliennes à combattre le terrorisme. «La première menace et la plus déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente». Plus que les attaques politiques, y compris au sein des instances internationales contre l’Algérie, il serait utile pour M. Goita d’apporter des réponses aux attentes sociales et économiques. Depuis sa prise du pouvoir, l’officier militaire s’est attaché à détruire l’architecture socio-militaire de la région. Par ailleurs, le gouvernement algérien regrette également d’avoir à appliquer la réciprocité et à procéder au rappel, pour consultation, de ses ambassadeurs au Mali et au Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso. Devant cet affront, l’Algérie se devait  de répondre avec ses arguments. En a est-il le cas, le lendemain.

 

Echec total de Goita et sa «clique»

Le président de la transition malienne, Assimi Goita, souffre d’un déficit politique criant et semble incapable de se défaire de son uniforme d’emprunt pour pouvoir envisager une issue à la crise de son pays. Le Mali replonge dans ses travers sécuritaires en raison, d’abord, de l’option strictement sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme et de l’absence d’une vision politique de la junte au pouvoir depuis 2021.

Le maître de Bamako, Assimi Goita, s’est attaché, ces dernières années, à imposer ses options militaires dans les processus politiques réclamés par la classe politique en réduisant à nul les activités des institutions nationales et des partis politiques.

Cependant, face à ses échecs latents à réaliser les objectifs de son putsch, et en l’absence, faut-il le rappeler, d’une vision politique pour sortir le Mali de la crise, Assimi Goita a répercuté ses revers, y compris sur le plan sécuritaire, sur l’Algérie. Bel alibi pour justifier ses défaillances devant son opinion nationale aux attentes, tout au moins sociales, urgentes, dépendant souvent de l’aide de l’Algérie.

S’il était facile pour le soldat Goita de biffer un historique accord de paix inter-Maliens, il était clair aussi que les putschistes installent un état d’instabilité permanent. Assimi Goita, qui ne s’est jamais défait de son uniforme pour signifier son pouvoir, ne doit son pouvoir qu’aux mercenaires de Wagner, Africa corp, qui aujourd’hui assurent sa propre sécurité.

Contrairement à leurs homologues de la région, Niger, Burkina, Guinée, Gabon, qui avaient fait des coups d’Etat, les putschistes maliens sont les seuls à justifier leur prise du pouvoir et son maintien par l’agressivité envers l’Algérie dont la position est motivée par la résolution de l’Union africaine qui dénonce et rejette les changements de pouvoir par la violence. Devant ses échecs latents, notamment au nord du pays où il était prétendu l’existence de groupes terroristes, où les brigades de Goita avaient été délogées, n’étaient les éléments de Wagner, la junte malienne n’a pas trouvé mieux, devant une opinion nationale qu’elle trouve encombrante, que d’accuser l’Algérie. Le communiqué du gouvernement malien est de nature à horripiler le moindre lecteur crédule. Les pays du Sahel alliés du Mali dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel, Mali, Burkina et Niger, ont été embarqués dans cette expédition fallacieuse dans laquelle les pays de l’AES pourraient comprendre le véritable rôle de l’Algérie tel qu’il est défini dans un long communiqué du ministère des Affaires étrangères, dans lequel Alger répondra point par point aux accusations des putschistes du Sahel.