Par R. Akli
A partir du lundi 20 janvier, la Banque de développement local (BDL), banque commerciale jusqu’ici étatique à 100%, proposera à la vente un total de
44 200 000 actions, correspondant à une fraction de 30% de son capital social. Il s’agit d’actions nouvelles et non de celles déjà existantes et détenues par l’Etat. Des actions qui seront donc cédées en public, dans le cadre d’une opération d’augmentation du capital social de la banque à travers une levée de fonds sur le marché boursier par Appel public à l’épargne (APE). En clair, la banque cédera des actions en public, c’est-à-dire des titres de capital, afin de récolter les fonds nécessaires à l’augmentation de son capital social et de conforter ainsi son assise financière, déjà solide, et ce, dans le but de renforcer son infrastructure et d’améliorer davantage son activité crédit et son apport au financement de l’économie nationale. Bien qu’encore nouvelle et peu coutumière en Algérie, l’épargne en papier, c’est-à-dire en titres de Bourse, soit surtout les actions d’entreprises, suscite de plus en plus d’intérêt auprès de différentes catégories de citoyens, en quête de placements rentables et garantis, comme ce fût le cas au début de l’année dernière avec la cession d’actions du CPA, largement souscrites par de simples particuliers. Quid de l’action BDL ? Il faut savoir d’abord que l’achat de ces titres constitue une forme d’épargne, celle-ci étant par définition la part du revenu non destinée à la consommation. Aussi, acheter des actions BDL ou autres, c’est choisir pour ainsi dire d’immobiliser une certaine somme d’argent pendant un certain temps, dans le but de réaliser de potentielles plus-values en les revendant ultérieurement à un meilleur prix, ou sinon de garder les titres souscrits pour toucher des dividendes annuels, c’est-à-dire un certain pourcentage sur les bénéfices que l’entreprise aura à distribuer annuellement à ses actionnaires. En la matière, les actions BDL offrent une possibilité de placement intéressant et garanti, la banque étant propriété de l’Etat, financièrement solide et affichant des perspectives très favorables quant aux évolutions futures de ses bénéfices, selon la notice d’information financière relative à son opération d’appel public à l’épargne.
Dividendes attractifs
Dans l’ensemble, le taux de rendement prévisionnel en dividendes par action devra être de l’ordre de 4,75% dès cette années et pourra évoluer pour atteindre en 2029 jusqu’à 13% par rapport au prix initial de l’action, selon les responsables de la banque. Des taux de rendement qui devraient être ainsi nettement supérieurs à ceux des placements bancaires classiques – limités à 2 ou 2,5% actuellement -, tout en étant exonérés de tout impôt et taxe. Qui plus est, ces dividendes ne constituent que de simples participations aux bénéfices prévisionnels de la banque et non des intérêts bancaires, sachant les réticences religieuses qui peuvent exister à cet égard. Outre cette garantie de toucher, dès cette année, des dividendes intéressants, dont la distribution devra être décidée en assemblée générale ordinaire au courant du deuxième semestre 2025, les futurs nouveaux actionnaires de la BDL auront également la possibilité de réaliser des gains en revendant leurs actions, d’autant que celles-ci seront émises au départ à un prix fixé à 1400 DA, soit avec une décote – sorte de ristourne – de 146,39 DA par rapport à leur valeur réelle. Petit inconvénient, le marché boursier d’Alger, dans sa situation actuelle, n’est pas toujours suffisamment liquide, ce qui fait que pour y revendre les actions achetées, il faut parfois attendre une offre d’achat qui correspond à l’ordre de vente émis. Une contrainte que les entreprises émettrices en Bourse veillent toutefois à lever durant la première ou la seconde année qui suit l’émission de leurs titres, et ce, en engageant des contrats de liquidité qui leur permettent le rachat rapide des actions qui ne trouvent pas acheteur sur le marché. En définitive, faut-il souligner, à l’instar de celles du CPA, les actions que la BDL se prépare à céder en public sont à coup sûr un bon moyen d’épargner de façon fiable et rentable, aussi bien pour les petits porteurs que pour les gros investisseurs. Pour y souscrire, il suffit d’ouvrir un compte-titres et un compte-espèces auprès de n’importe quelle agence du réseau des différentes banques ou autres intermédiaires faisant partie du syndicat du placement, les souscripteurs potentiels disposant d’un compte bancaire à la BDL ayant même la possibilité d’acheter des actions directement en ligne.