Par Nabil M.
L’Algérie poursuit résolument son ambitieux programme de développement ferroviaire, en transformant les défis logistiques en opportunités de croissance durable et inclusive.
Une étape significative vient d’être franchie avec l’actualisation de l’étude technique d’une nouvelle ligne ferroviaire dans la wilaya d’El-Oued qui s’étend sur 355 km. Ce projet ambitieux vise à relier les accès nord, ouest et est de la région, intégrant ainsi pleinement le sud algérien au réseau national de transport ferroviaire. Ce projet stratégique, supervisé par l’agence nationale des études et suivi de réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large visant à dynamiser l’économie nationale.
En facilitant le transport de marchandises et de produits agricoles et industriels, cette nouvelle ligne promet de revitaliser les secteurs clés de l’économie locale, tout en renforçant l’intégration régionale.
Lors d’une réunion présidée par le wali, en présence de représentants d’Anesrif, l’accent a été mis sur l’urgence de finaliser l’actualisation de l’étude afin de débloquer les fonds nécessaires pour lancer les travaux. Le projet est salué non seulement pour son impact économique potentiel, mais aussi pour ses implications en matière de sécurité routière et de durabilité environnementale, en réduisant la congestion et l’usure des routes.
Selon les explications données par les responsables du projet, le tracé de la ligne prévoit trois axes principaux : une liaison de 142 km depuis l’entrée nord de la wilaya jusqu’à Still, une autre de 108 km vers Touggourt depuis l’accès ouest, et une troisième de 105 km vers Tébessa depuis l’est. Ces lignes convergeront vers de la zone industrielle de Kouinine, position stratégique qui favorisera l’essor économique local et régional.
Des projets accélérés pour connecter le nord et le sud du pays
Ce projet qui contribue non seulement à l’intégration territoriale, mais aussi à la modernisation des infrastructures de transport, s’aligne parfaitement avec les directives du président de la République, qui a souligné à plusieurs reprises l’urgence d’accélérer les projets ferroviaires pour connecter efficacement le nord et le sud du pays.
Lors de l’inauguration en juin dernier de la 55e édition de la foire internationale d’Alger, le chef de l’Etat a eu l’occasion de visiter plusieurs stands dont celui d’Anesrif, mettant en avant les priorités qui lui sont chères, notamment le développement du réseau ferroviaire.
Il avait donné des instructions aux responsables de l’agence pour accélérer les projets ferroviaires, afin d’interconnecter les régions sud au nord, de même qu’il a rappelé les projets ferroviaires qui seront lancés pour relier Alger à Tamanrasset et Adrar, insistant par la même occasion sur l’accélération de la réalisation des lignes minières devant relier la mine de Bled El-Hadba à Tébessa et la mine de Gara Djebilet à Tindouf au réseau ferroviaire.
Les instructions du président de la République concernant la diligence dans les projets de lignes ferroviaires ont poussé les services du ministère des transports et ceux des travaux publics à procéder immédiatement à la prise de mesures pratiques pour la réalisation des projets des lignes de chemin de fer sur l’ensemble du territoire, dont des projets sur la trajectoire des wilayas du sud.
Ainsi, une étude de faisabilité a été lancée concernant le projet de la ligne ferroviaire à Ghardaïa, d’une longueur linéaire de 170 km, constituant le plus grand axe de la voie ferrée sud-est, depuis la gare de Metlili à celle de Ouargla, qui s’étend jusqu’au pôle pétrolier de Hassi Messaoud.
S’agissant de la ligne Ouargla-Hassi Messaoud sur un linéaire de 85 km, l’étude de faisabilité et les tests topographiques et géotechniques ont été effectués et le projet est à son étape d’élaboration du rapport final.
Pour le projet de ligne ferroviaire Touggourt-Hassi Messaoud sur 150 km, qui est un prolongement de la ligne Constantine-Touggourt, les travaux sont à plus de 60%, selon les dernières statistiques du ministère des transports. Ce projet qui est également une ligne mixte transportant, à la fois, les passagers et les marchandises, est d’une importance économique majeure, du fait qu’il relie le pôle pétrolier aux ports du nord-est du pays.
Dans cette même politique de raccordement nord-sud, il faut rappeler l’entrée en service de la nouvelle ligne, dite pénétrante ferroviaire nord-sud, reliant Boughezoul (Médéa) à Djelfa, sur une distance de 140 km, puis Djelfa à Laghouat, sur 110 km. Un projet inauguré par le président de la de la République lors de sa visite à Djelfa.
Notons que cette nouvelle avancée dans le développement ferroviaire du pays représente un jalon majeur vers une économie plus robuste et une société mieux connectée qui fait rapprocher les vastes territoires du sud vers la rive nord, créant une dynamique économique et sociale.