Affaire El Istimraria TV: Saïd Bouteflika et Haddad risquent gros

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18 ANS de prison requis contre Said BOUTEFLIKA

Condamnés à 08 ans de prison ferme, en première instance, par le Pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed à Alger, dans le cadre de l’affaire du financement occulte de la campagne électorale pour la Présidentielle annulée du mois d’avril 2019, Saïd Bouteflika, frère et ancien conseiller de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et l’homme d’affaires et ancien patron du FCE (forum des chefs d’entreprises), Ali Haddad, ont de nouveau comparu en appel, ce mardi devant la cour de justice d’Alger, dans le cadre de la même affaire.

En plus du financement occulte de la campagne électorale, Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont poursuivis pour « trafic d’influence, abus de fonction, blanchiment d’argent et non déclaration des biens ».

L’enquête judiciaire a été enclenché durant le mois de juin 2020. Les enquêteurs se sont intéressés à un virement bancaire, effectué par l’entreprise des travaux publics ETRHB, propriété d’Ali Haddad, au groupe ‘’Medias Temps’’, également propriété de l’ancien patron du FCE.

Un virement de plus de 200.000 euros

Ce virement d’une valeur de 75 millions de dinars (plus de 200.000 euros), était destiné pour l’achat et l’importation, des équipements et du matériel nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle chaîne de télévision.

Il s’agit de ‘’El Istimraria tv’’ (continuité en arabe). Cette chaîne qui n’a pas vu le jour, devait diffuser les interventions de personnalités politiques, et promouvoir un cinquième mandat du défunt Président Bouteflika.      

Interrogé par le juge à propos de ce virement et l’acquisition du matériel, Ali Haddad, dira que son entreprise avait réservé ce budget pour l’achat des droits de diffusion des matchs de ligue 1 et 2 algériennes, sur les deux chaînes tv ‘’Dzair News’’ et ‘’Dzair tv’’. Des chaînes qui appartenaient à l’homme d’affaires et qui existaient auparavant.

Sellal comme témoin

L’ancien patron du FCE, a continué en assurant que c’est le deuxième accusé, Saïd Bouteflika en l’occurrence, qui lui aurait demandé de financer la création d’une chaîne de télévision, avec des programmes dédiés au soutien du cinquième mandat de l’ancien Président.

Une version rejetée par Saïd Bouteflika, qui a nié avoir une relation avec le patron de l’ETRHB ou même avec la campagne électorale, étant donné le poste qu’il occupait au sein de la Présidence de la République, ne lui permettait pas de s’immiscer en politique.  

Cité comme témoin dans cette affaire, l’ancien premier ministre aujourd’hui en prison pour plusieurs affaires de corruption, Abdelmalek Sellal, en sa qualité de directeur de la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika, a nié lui aussi, être au courant des conversations qui regroupaient Ali Haddad et Saïd Bouteflika. Il a assuré au juge, qu’il a été nommé dans le poste de directeur de campagne par Saïd Bouteflika.

10 ans de prison ferme requis par le procureur

Il est utile de préciser enfin que le procureur de la République près de la cour d’Alger a requis, une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés.

Le représentant du ministère public a également requis une amende d’un million de DA à l’encontre de chacun des deux accusés et la confiscation de tous les biens immobiliers et mobiliers, saisis en vertu des ordonnances de saisie du juge d’instruction.

O.K.