Par R. Akli
Après la Banque de développement local (BDL) qui a opéré en février dernier une augmentation de capital à hauteur de 30% par appel public à l’épargne, une autre grande institution bancaire publique de la place, en l’occurrence la Banque nationale d’Algérie (BNA), vient à son tour de procéder à une forte augmentation de son capital social en le majorant de 100%, en vue de conforter son assise financière et d’accroître ainsi son apport au financement de l’investissement. «Dans le cadre de sa stratégie d’amélioration de sa solidité financière et de soutien au financement de l’économie nationale, la BNA vient d’augmenter son capital social par incorporation de fonds propres» pour le porter désormais de 150 milliards DA à 300 milliards DA, indique ainsi un communiqué officiel de cette banque étatique, publié hier sur son site web officiel. A travers cette opération d’augmentation de capital, la BNA, précise le même communiqué, cible «un double objectif stratégique» dans le cadre de son plan de développement à moyen et long terme, à savoir «la consolidation de son assise financière, mais aussi l’amélioration de l’accompagnement des grands projets économiques structurants ainsi que des besoins de financement des entreprises publiques et privées». Au regard de la nouvelle dynamique que connaît l’économie nationale au cours de ces trois dernières années, les banques de la place sont plus que jamais appelées à s’impliquer fortement dans le financement de l’investissement, en facilitant davantage l’accès au crédit pour soutenir non seulement la concrétisation des grands projets structurants, mais également le secteur privé. Un rôle essentiel qu’elles seront d’autant plus appelées à tenir à travers une implication pleine et entière au dispositif du guichet unique de l’investissement, dont l’installation et l’activation devront intervenir avant la fin du mois prochain, selon les délais fixés par les hautes autorités du pays. Aux côtés des autres institutions et administrations publiques censées faciliter l’acte d’investir, tels que les Domaines et autres, les banques devront en effet intervenir directement via le futur guichet unique pour favoriser un accès plus flexible et plus accru aux crédits en faveur des porteurs de projets. Aussi, bien que réputé pour être déjà fortement solvable, suffisamment capitalisé et jouissant d’un niveau confortable de liquidités, le système bancaire national s’emploie néanmoins à consolider son assise financière et à conforter ses fonds propres et ses ressources afin de faire pleinement face aux nouveaux besoins de financement nés de la nouvelle dynamique à l’investissement que connaît désormais le pays. Après la longue période de frilosité qui a suivi la campagne judiciaire anti-corruption dans le sillage du mouvement du Hirak de 2019, les banques de la place, faut-il le souligner, ont retrouvé, durant ces trois dernières années, une plus grande efficacité et davantage de flexibilité et de célérité dans l’octroi de crédits à l’investissement, leur concours global au financement de l’économie nationale, ayant ainsi connu une croissance soutenue estimée à 5,8% en 2023, après une première progression de 3,2%, en 2022, selon le dernier rapport annuel de la Banque d’Algérie. Une progression appréciable mais qui reste toutefois à consolider, au vu des nouveaux besoins de financement de l’économie, l’enjeu étant également d’améliorer le collecte de l’épargne, de favoriser le recours au marché boursier pour les entreprises et d’inciter le privé national à investir dans des banques pour prendre pleinement part à la stratégie nationale de diversification économique.