Par Brahim Aziez
Ces dernières années, l’agriculture a pris le virage d’une véritable révolution qui aspire à redonner à ce secteur ses lettres de noblesse. Erigée en secteur stratégique depuis la crise de Covid-19 qui a mis en évidence la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire du pays, l’agriculture bénéficie, depuis, d’une attention particulière des pouvoirs publics, une attention traduite par des aides aux professionnels, des subventions, des extensions des périmètres agricoles et des superficies irriguées, mais aussi des incitations directes ou indirectes pour aller vers des process moins traditionnels, plus adaptés au climat des régions, pour des rendements plus consistants.
L’énorme potentiel de l’Algérie laisse même entrevoir une contribution de l’agriculture au PIB du pays, et à la hausse de la facture des exportations hors hydrocarbures.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a tracé un plan national de développement agricole qui repose sur 6 filières stratégiques : les céréales, les légumineuses, les plantes sucrières et oléagineuses, les semences et le lait.
Aussi, la mise à disposition des investisseurs de foncier agricole s’est imposée pour mener à bien des projets d’investissement intégrés dans les wilayas du Sud, où 1 million d’hectares seront mis en valeur dans les 2 prochaines années.
Mais voilà, tous ces projets nécessitent un encadrement pour une réussite réelle et pérenne surtout. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont créé la banque nationale des semences, une structure qui a pour rôle de préserver la biodiversité agricole et son utilisation durable, de même qu’elle fournira des semences et des variétés adaptées aux changements climatiques et résistantes aux maladies, mais aussi capables de faire face aux défis de l’heure que sont les élévations de la température et les périodes de sécheresse que l’on vit. Ceci, sans oublier que cela constituera un vivier pour la construction des filières des différentes semences pour tous les produits. Des fermes pilotes ont été transformées en unités de production de céréales, légumes secs, mais aussi de semences.
Réaliser un inventaire des semences à développer et valoriser
Dernier programme en date : le développement des semences maraîchères. En effet, un projet visant à soutenir la préservation et le développement des semences locales maraîchères a été lancé, jeudi dernier, par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ce projet, d’une durée de deux ans, a pour objectif d’évaluer la diversité des semences locales maraîchères et à œuvrer à les développer et les promouvoir dans un cadre juridique et institutionnel qui permet de préserver un patrimoine national et un savoir-faire séculaire, a-t-on expliqué lors de l’atelier du lancement. Un projet qui revêt un «intérêt national» consiste en l’élaboration d’un état des lieux et un diagnostic des variétés de semences existantes en Algérie afin de réaliser un inventaire des semences à développer et valoriser. Ce projet ambitionne aussi de capitaliser et consolider l’existant en matière de semences locales, pour mettre en place, dans une deuxième étape, les mécanismes nécessaires en vue d’assurer leur traçabilité et développement.