Par Zine Haddadi
Avec les nouveaux avantages obtenus au Qatar, Air Algérie se voit ouvrir les portes du continent asiatique à moyen et long terme avec le renforcement prévu de sa flotte d’avions.
En vertu d’un accord signé entre l’Algérie et le Qatar, Air Algérie et Qatar Airways se voient offrir des avantages inédits dans leur domaine du transport aérien entre les deux pays et le reste du monde.
Dans l’accord signé mardi dernier entre le ministre des Transports, M. Saïd Sayoud, et le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed bin Abdullah bin Mohammed Al Thani, il est stipulé que les compagnies aériennes des deux pays sont autorisées à exploiter un nombre illimité et non restreint de vols de passagers et de fret, selon ce qui est indiqué dans le communiqué du ministère algérien des Transports.
Plus de limitation, donc, dans le nombre de dessertes entre les deux pays qui ont accéléré ces dernières années leur coopération dans le domaine économique.
En plus de la suppression de la limitation du nombre de vols pour Air Algérie et Qatar Airways, les deux compagnies ont désormais le droit à ce qui est connu dans le domaine du transport aérien comme le principe de cinquième liberté. Ce principe offre la possibilité aux deux compagnies d’opérer depuis leurs deux pays respectifs vers les destinations de leur choix.
C’est ce qu’a confirmé le ministre algérien des Transports Saïd Sayoud dans une interview accordée à l’agence de presse qatarie QNA.
Un accord inédit entre l’Algérie et le Qatar
«L’accord de services de transport aérien entre l’Etat de Qatar et l’Algérie, qui a été signé lors de sa visite à Doha, est un premier pas vers le développement de la coopération dans le transport aérien et maritime, car il permet aux avions qataris d’atterrir dans les aéroports algériens et d’en partir vers d’autres destinations. Les avions algériens peuvent également opérer des vols à travers Doha vers d’autres pays, sans avoir besoin de passer par des tiers», a annoncé Saïd Sayoud, cité par l’agence de presse qatarie.
Contactée par «L’Algérie Aujourd’hui», une source officielle au sein d’Air Algérie a salué la signature de cet accord expliquant qu’il ouvre des «perspectives intéressantes» pour la compagnie aérienne nationale à «moyen et long terme».
«Tout accord faisant en sorte de faire augmenter l’offre est bon à prendre. Pour le moment, Air Algérie est en plein chantier de renouvellement de sa flotte, mais cela n’empêche pas de saisir les opportunités depuis Doha qu’offre cet accord signé entre les deux Etats. Les deux pays renforcent ainsi leur partenariat stratégique et le transport aérien en bénéficie comme en ont pu tirer parti l’agriculture et d’autres secteurs auparavant», commente notre interlocuteur.
Concrètement, la possibilité d’opérer depuis Doha est une opportunité d’une grande importance pour Air Algérie, bien que pas dans l’immédiat la compagnie ne semble pas en mesure d’exploiter cette «cinquième liberté». Néanmoins, avec l’arrivée progressive des seize avions (8 gros porteurs chez Airbus et 8 moyens porteurs chez Boeing) qui devrait s’étaler jusqu’en 2027 pourrait pousser Air Algérie à élargir son réseau vers l’Asie via Doha, où il lui est désormais possible d’opérer vers les destinations de son choix.
Les grandes ambitions d’Air Algérie
Air Algérie avait déjà évoqué dans un passé récent ses intentions de desservir des villes asiatiques comme Kuala Lumpur en Malaisie, Hong Kong et Guangzhou en Chine.
«Il est très important d’avoir des accords de ce genre. Cela permet d’avoir une visibilité sur les besoins de la flotte et de savoir quel type d’avion acquérir à l’avenir», explique notre source.
Chez Air Algérie, un plan de développement est en marche. Ce plan axé sur le renforcement de la présence de la compagnie et par l’élargissement de la flotte est très ambitieux.
La compagnie aérienne nationale a déjà lancé son projet de faire de l’aéroport d’Alger un hub entre l’Afrique et le reste du monde. «L’aéroport d’Alger est déjà configuré comme un hub, mais son développement dépend de l’extension du réseau international d’Air Algérie. Cela nécessitera une augmentation de notre flotte pour répondre à la demande croissante», a expliqué Hamza Benhamouda, le PDG d’Air Algérie dans une interview accordée au site Afrik.com.