PAR ABDELLAH B.
La cartographie du marché énergétique mondial connaît de fortes mutations et évolutions
ces derniers temps, ce qui exige la formation de nouveaux blocs permettant de défendre l’intérêt commun des pays producteurs de gaz, qui sont pour la plupart des membres du cartel pétrolier Opep+. De ce fait, l’expert international en énergie, ancien ministre de l’énergie, Nordine Aït Laoussine, évoque la possibilité d’une alliance de sang entre le GECF et l’Opep+.
Le 7e sommet des chefs d’Etat et de gouvernements du forum des pays exportateurs de gaz (GECF) sera, selon ce dernier, une occasion pour renforcer le lien de fraternité qui existe entre les deux cartels pour défendre les intérêts des pays producteurs des énergies fossiles, dans le contexte mondial marqué par une forte mobilisation des lobbies anti-fossile. De ce fait, l’expert en énergie estime que le sommet d’Alger devrait être sanctionné par une décision historique basée sur le rapprochement entre les deux cartels. « L’accord devrait souligner que l’alliance Opep+ et le GECF ont des objectifs communs qui nécessitent un rapprochement stratégique. Les pays du GECF sont dans la quasi-totalité de l’hémisphère sud et sont, à juste titre, tous préoccupés par le souci de consolider la place du gaz », explique M. Aït Laoussine à l’agence officielle.
En effet, les prix du gaz sont depuis des décennies indexés sur le prix du pétrole sur le marché international. De ce fait, l’avenir du marché gazier est désormais lié à celui du pétrole, dont le monde s’apprête à se séparer, car ce combustible est jugé polluant. Et pour garantir un meilleur avenir des combustibles fossiles, il est question d’agir en bloc.
Outre le rapprochement entre les pays producteurs de gaz et de pétrole, l’ancien ministre de l’énergie évoque l’importance de ce sommet qui intervient dans une conjoncture assez particulière favorable à l’investissement dans le secteur gazier. « Ce sommet est devenu indispensable, compte tenu du contexte géopolitique actuel, des menaces qui pèsent sur l’approvisionnement énergétique mondial à long terme, suite à la réduction des exportations russes, et de l’importance grandissante du gaz naturel dans la couverture des besoins à l’échelle de la planète », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que « le moment paraît propice à une refondation des relations commerciales entre exportateurs et importateurs de gaz naturel. Le GECF doit monter au créneau ».
Dans ce sens, la question centrale de ce sommet doit tourner sur l’avenir de ce combustible sur la scène internationale, qui se dirige de plus en plus vers les énergies renouvelables. Il s’agit de défendre le rôle du gaz naturel dans le mix énergétique mondial. Un combustible qui est d’ailleurs indispensable à la fois pour la réussite de la transition énergétique d’une part, et de l’autre accompagner le développement économique des pays de la rive sud qui comptent sur cette richesse naturelle pour mener à bien les programmes de développement économique.
A. B.