Par Djilali B.
Le courant est rétabli entre Alger et Abu Dhabi, les deux capitales ayant renoué le contact à la faveur de l’élection présidentielle de ce 7 septembre et la réélection du président Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat.
Ce scrutin a offert l’opportunité pour des responsables des Emirats d’adresser leurs félicitations au président Tebboune dans un geste qui se veut un signe vers l’apaisement.
Après ces messages de félicitations exprimés lundi, le président Tebboune a reçu, hier, un appel téléphonique du président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, qui lui a adressé, cette fois, de vive voix, ses félicitations en son nom et au nom des Émirats arabes unis, pour sa victoire à l’élection présidentielle pour un deuxième mandat, selon un communiqué de la présidence. En renouvelant aussi rapidement son message de félicitations, et certainement partant du constat de l’attitude très réceptive de l’Algérie et de la présidence quant au premier message des responsables émiratis, le président Ben Zayed Al Nahyan y a vu une volonté de dépasser cette phase de tension entre les deux pays et aller vers l’apaisement, cela d’autant plus que même lorsque la tension a culminé, les déclarations algériennes citaient «un pays frère» malgré ses actes hostiles envers le pays. D’ailleurs, le contact entre Alger et Abu Dhabi a repris sans intermédiaire ni médiation.
Le président Tebboune a, à son tour, remercié le président des Émirats arabes unis et, à travers lui, toute la noble famille dirigeante et les dirigeants des Émirats, lui souhaitant ainsi qu’au peuple émirati de nouveaux progrès, lit-on dans le communiqué de la présidence.
Les deux Présidents ne se sont pas contentés de reprendre langue, Abdelmadjid Tebboune et Ben Zayed Al Nahyan ont convenu de se rencontrer prochainement.
Ainsi, partant de la volonté d’Alger de tourner la page et de celle d’Abu Dhabi de revenir à une relation naturellement fraternelle, le brouillard s’est dissipé, sous-entendant, sans doute, un recul des Emirats qui étaient à l’origine du froid entre les deux pays. Et les deux pays ont plus à gagner en se rapprochant qu’en s’éloignant l’un de l’autre en accentuant leurs divergences et points de discorde.
Des divergences subsisteront, sans aucun doute, toutefois, les deux pays garderont une vision commune sur les questions essentielles les concernant. C’est le cas avec la question palestinienne qui fait l’unanimité, Alger et Abu Dhabi plaidant, dans le cadre de la Ligue arabe pour une solution à deux Etats, mais les deux capitales demeureront inconciliables quant aux relations avec Israël. Les Emirats ont normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu alors que l’Algérie n’entend même pas entrer en contact avec ce pays, surtout avec les massacres et atrocités que commet son armée à Ghaza et en Cisjordanie.
Le lundi, pour rappel, deux hauts responsables des Emirats ont été parmi les premiers à envoyer des messages au président Abdelmadjid Tebboune pour le féliciter de sa réélection.
En effet, le vice-président, Premier ministre et gouverneur de Dubaï, son Altesse Cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum, et le vice-président, vice-Premier ministre et président de la Cour présidentielle, son Altesse Cheikh Mansour ben Zayed Al Nahyane, ont adressé des messages de félicitations au président de la République, Abdelmadjid Tebboune.