Alger-Moscou, un axe solide et multisectoriel

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Attaf s’entretient avec Lavrov à Sotchi (vidéo)

L’Algérie et la Russie continuent de renforcer leur partenariat stratégique, consolidant leurs intérêts mutuels à travers une coopération accrue face aux défis régionaux et mondiaux.

PAR NABIL M.

Cette dynamique s’inscrit dans le prolongement de la visite officielle, hier, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, à Sotchi (Russie), où il a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov, dans le cadre de sa participation aux travaux de la première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Afrique-Russie.

Cette rencontre, marquée par des discussions approfondies sur les perspectives de coopération bilatérale, se veut le prolongement des engagements pris lors de la visite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en Russie en juin 2023, et des discussions qu’il a eues avec le président de la Fédération de Russie, M. Vladimir Poutine.

  1. Attaf et son homologue russe ont également échangé les vues sur les questions les plus importantes aux niveaux régional et international, notamment les derniers développements au Moyen-Orient et dans la région du Sahel.

Un engagement solide

Le succès de la visite d’Etat que le président de République a effectuée en juin dernier en Russie est synonyme du redéploiement de l’axe de coopération algéro-russe et de l’engagement des deux Etats à consolider leur coopération économique.

Cette visite a permis la signature de la Déclaration de partenariat stratégique approfondi par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine à Moscou, ce qui atteste que les relations algéro-russes sont entrées dans une nouvelle ère, bien adaptée aux exigences du monde actuel. Plusieurs conventions et mémorandums d’entente qui ont porté sur le renforcement de la coopération dans plusieurs domaines d’intérêt mutuel ont été également signés lors de cette cérémonie, entre les gouvernements algérien et russe.

Ces accords offrent ainsi à la relation algéro-russe des opportunités certaines d’évolution de leur coopération économique, par le partage d’un savoir-faire et une exploitation efficiente des ressources par des projets d’investissement porteurs, permettant d’impacter positivement le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, dont le montant dépasse les 3 milliards de dollars, un chiffre qui, bien que conséquent, reste en deçà du potentiel réel de ce partenariat.

Un partenariat à fort potentiel

Au cœur de cette relation figure le secteur énergétique, pilier de l’économie des deux pays. Début octobre, les représentants de Sonatrach et de Gazprom se sont réunis pour explorer de nouvelles pistes de coopération. Ensemble, ils travaillent sur le développement des champs gaziers de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayed Nord, dans la région d’El Assel, à 250 km au sud-est de Hassi Messaoud.

Ce projet prévoit le forage de 24 puits, ainsi que la construction d’une unité de traitement capable de produire du gaz sec, des condensats et du gaz de pétrole liquéfié. Dès 2025, ces produits seront injectés dans le réseau de gazoducs algérien, consolidant ainsi le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur énergétique mondial.

En parallèle, l’Algérie et la Russie ont entamé une coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire. En mars dernier, le ministère de l’Energie et des Mines et la société russe Rosatom ont signé un mémorandum d’entente pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

Ce partenariat comprend une feuille de route couvrant les années 2024 et 2025, visant l’utilisation des technologies nucléaires dans les secteurs de la santé, du traitement par rayonnement et des applications pharmaceutiques. Cette coopération, fondée sur une approche de formation scientifique et technique, ouvre également la voie au développement de technologies nucléaires destinées à des applications pacifiques, renforçant ainsi le socle de coopération dans d’autres secteurs.

Les relations algéro-russes montrent ainsi leur capacité à répondre aux impératifs économiques tout en intégrant des dimensions stratégiques et politiques. Alger et Moscou souhaitent ainsi élargir leur coopération en dehors du domaine militaire et énergétique, notamment après l’adoption de la nouvelle loi sur les investissements que la Russie juge attractive.