/Le revirement du gouvernement Sanchez à propos du Sahara occidental ne sera pas sans conséquences sur ses relations avec l’Algérie, dans le domaine des énergies, mais aussi des transports, soulignent les médias ibériques qui font état de la suspension par l’Algérie de tous les rapatriements d’immigrants clandestins.
L’Algérie a suspendu « sine die » tous les rapatriements d’immigrants arrivés clandestinement en Espagne, a indiqué hier un journal espagnol, en l’occurrence El Confidencial en précisant que cette décision est une conséquence de l’alignement du gouvernement de Pedro Sanchez sur les thèses marocaines dans le conflit du Sahara occidental. Alors que les autorités algériennes n’ont pas communiqué à ce sujet, le media espagnol qui rapporte cette information, souligne aussi le refus du ministère algérien des Transports d’étendre, dans la phase post-pandémie, les vols à destination de l’Espagne. Contrairement aux voyageurs des autres destinations, qui pourront compter sur de nouvelles dessertes, ceux venant de l’Espagne doivent se contenter du même nombre de vols en vigueur, à savoir 4 par semaine d’Air Algérie et 4 d’autres compagnies espagnoles dont un seul d’Iberia. La compagnie Iberia a de ce fait procédé à un aménagement de son programme. Son seul vol qui était prévu chaque lundi est opéré désormais chaque vendredi à 10h40. Sur ce registre, on annonce aussi que les autorités algériennes n’ont pas accordé le permis de vol à l’avion qui transporte chaque semaine le personnel des compagnies pétrolières espagnoles vers leur pays.
«Un charter des travailleurs pétroliers bloqué»
Juste après que Pedro Sanchez eut confirmé son soutien au plan marocain pour le Sahara occidental, «les autorités algériennes ont bloqué l’entrée et la sortie du vol charter qui transporte chaque semaine les travailleurs des entreprises basées à Madrid depuis la ville pétrolière de Hassi Messaoud, dans le sud de l’Algérie» a, en effet, indiqué un autre média. «L’incident a touché des employés de géants du secteur de l’énergie comme Cepsa ou Repsol, avec un fort intérêt commercial dans le pays», a-t-il ajouté. Et de préciser en citant des sources commerciales que «l’avion n’a pas obtenu le permis algérien, ce qui est exceptionnel compte tenu du fait que ce transfert a lieu chaque semaine en toute normalité» Cependant, la même source a enfin indiqué que «mardi dernier, six jours après, les entreprises ont pu communiquer à leurs travailleurs que les choses avaient repris leur cours normal et que «tout est réglé avec les autorités algériennes. La compagnie «Jetair a confirmé que ce jeudi 31 mars, son vol charter vers Madrid décollera comme d’habitude».
«Le pacte de Sanchez menace la dernière phase de l’expansion de Medgaz»
Cela étant, des observateurs en terre ibérique ont souligné que le revirement du président du gouvernement Pedro Sanchez sur le Sahara Occidental lui a permis de raccourcir les distances avec Rabat, mais il a également tendu ses relations diplomatiques avec l’Algérie, «alliée historique de notre pays en matière énergétique». Outre le rappel par l’Algérie de son ambassadeur en Espagne, Said Moussi, qui a quitté le sine die la capitale, les médias espagnols ont rappelé qu’«Alger a également prévu que sa réponse au changement serait «globale et multiforme à de nombreux niveaux». Dans le secteur de l’énergie, il y a la conviction que le revirement diplomatique du gouvernement par rapport au Sahara Occidental aura des conséquences, bien qu’ils assurent que l’approvisionnement en gaz est garanti. Des sources du secteur anticipent : «L’Algérie réagira en révisant à la hausse les contrats d’approvisionnement, au plus tard avec l’arrivée de l’hiver prochain», ajoutent-ils. «La méfiance croissante du gouvernement algérien à l’égard de l’Espagne se fait sentir dans un projet clé pour notre pays, comme l’expansion du Medgaz, le gazoduc qui transporte le gaz algérien directement vers la côte d’Almeria», concluent-ils.
A. R.