Algérie-France: Devillepin appelle au dialogue

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Devillepin appelle au dialogue

Après avoir exprimé son affliction par la façon avec laquelle les relations avec l’Algérie sont  gérées par la diplomatie française, puis vilipendé l’extrême droite et le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau qui ne rate aucune occasion pour rajouter de l’huile au feu, l’ancien Premier ministre français, Dominique Devillepin, a appelé, ce dimanche, au dialogue entre l’Algérie et la France.

Devillepin, qui a été cité par le Président Tebboune comme l’un des hommes politiques français respectés et desquels il est attendu de s’exprimer, a estimé qu’il faut se mettre autour d’une table pour voir quelles sont les meilleures façons d’avancer.

« Je fais partie de ceux qui pensent que quand il y a un problème il faut tout faire pour le résoudre, alors conjuguons nos efforts et mettons nos talents respectifs autour de la table pour essayer de voir qu’elles sont les meilleures façon d’avancer », a t-il déclaré à la chaîne algérienne All 24 news.

En ce sens, l’ancien diplomate a soutenu qu' »entre les peuples algériens et français, et entre les autorités algériennes et les autorités françaises, il y a du travail à faire ». « Je pars d’un principe simple qu’entre la France et l’Algérie, nous avons une obligation de part et d’autres, c’est celle qui nous est dictée par tous ceux qui ont fait l’histoire, parfois douloureuse, parfois tragique, de ce 20e siècle et du 19e siècle, et qui doit nous conduire aujourd’hui à laisser de côté tout ce qui peut nous diviser, pour nous attaquer à cette tâche essentielle qui est de permettre à nos deux peuples de se retrouver », a t-il plaidé.

La France a un devoir de reconnaissance 

Dans ce sillage, l’ancien secrétaire général de l’Elysée a appelé à dépasser les crispations historiques non sans mettre l’accent sur le devoir de reconnaissance que la France doit accomplir.

« Je ne sous-estime pas ces décennies, ces périodes si difficiles et si tragiques. Ma famille a habité en Algérie, moi je suis né au Maroc après; je connais cette histoire tragique et j’ai grandi avec le poids de l’histoire mais l’histoire est faite pour être transformée », a t-il déclaré soutenant que les jeunes des deux rives « n’ont pas porté le poids de ces douleurs ».  C’est pour cela, a t-il enchaîné, « que le travail de reconnaissance nous devons, nous français, le faire, et de la même façon nos amis algériens doivent aussi avancer ».

« Nous devons leur tendre la main, parce que l’histoire nous oblige, mais aussi nous devons être conscients de tout ce que nous pouvons et devons faire ensemble », a enchaîné Devillepin convaincu, dit-il, « qu’il y a dans le partenariat possible entre la France et l’Algérie, des défis formidables ».

S. LESLOUS