Algérie-France: La commission d’historiens recommande des plaques commémoratives pour les algériens tués en France au début de la colonisation

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Algérie-France: commission d'historiens

La commission d’historiens algériens et français, créée en 2022 par les présidents Abdeladjid Tebboune et Emmanuel Macron, pour travailler sur la mémoire commune des deux pays, a annoncé, vendredi, de nouvelles recommandations, a rapporté l’agence officielle AFP.

Selon la même source, cette commission, co-présidée par Benjamin Stora et le chercheur algérien Mohamed Lahcen Zighidia, a recommandé, lors de sa 4ème réunion tenue cette semaine, d’apposer des plaques « dans des lieux de mémoire » en France où reposent des Algériens emprisonnés au début de la colonisation, au XIXe siècle.

Les 10 historiens qui composent cette commission appellent, est-il précisé, à « valoriser ces lieux de mémoire par l’apposition de plaques commémoratives » dans une « douzaine de lieux » allant de Toulon (sud-est) à Pau (sud-ouest) en passant par la Corse, la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane.

L’AFP a précisé, à ce sujet, que l’un des co-présidents de la commission, l’historien Benjamin Stora a rappelé qu’au début de la colonisation (1830-1962), de nombreux Algériens ont été internés par la France, qui cherchait ainsi « à asseoir son pouvoir colonial ».

Ces résistants ont été notamment emprisonnés dans des bagnes, à Cayenne (Guyane) ou sur l’île de Sainte-Marguerite, au large de Cannes (sud), où 3000 à 4000 Algériens ont été internés entre 1841 et 1884.

Sur ce même point, les membre de la commission algéro-française se sont « entendus » également de poursuivre le travail pour identifier et recenser les cimetières, les tombes et les noms des détenus algériens du XIXe siècle décédés et enterrés en France.

La restitution des « biens symboliques » de l’Emir Abdelkader réitérée 

En plus de ces plaques commémoratives, la commission a réaffirmé également les propositions formulées lors de leurs trois précédentes rencontres, dont la restitution d’archives de l’Algérie de l’époque ottomane et aussi celle de « biens symboliques » ayant appartenu à l’émir Abdelkader, dont son épée et son Coran, exilé entre 1848 et 1852 à Amboise (centre).

A rappeler que le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf qui a accordé, fin décembre dernier, une interview à la chaîne qatarie, Al Jazeera, a cité cette affaire de la restitution des biens symboliques de l’Emir Abdelkader parmi les 5 dossiers qui étaient à l’origine du report de la visite d’Etat du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune en France.

Attaf avait souligné que ce dossier revêt un caractère « sensible » et d’une « haute symbolique » pour l’Algérie.

Le ministre avait expliqué que « dans le programme de la visite du Président de la République en France, il a été prévu de visiter le château d’Amboise où a été emprisonné l’émir Abdelkader, lui et sa famille » et, avait-il enchaîné, « dans le cadre de cette visite, nous avions demandé, pour la symbolique, que la France restitue l’épée et le Burnous de l’émir Abdelkader et cela a été refusé ».

Parallèlement, précise l’agence française, les dix historiens proposent de finaliser la numérisation des registres des cimetières en Algérie où des Français sont enterrés.

                                                                                                 S. LESLOUS