Par Djilali B.
Au troisième jour de sa visite officielle en Inde, le chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée, Saïd Chanegriha, a été reçu une nouvelle fois par son homologue, le chef d’état-major des Armées indiennes, le général d’armée Anil Chauhan. Les deux responsables militaires ont eu un entretien bilatéral au cours duquel ils ont évoqué le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, mais aussi fait une évaluation de la coopération entre les deux Etats sur le plan militaire.
Lors de cette rencontre, le général d’armée a «rappelé l’histoire commune honorable qui unit les deux pays, dont les liens historiques ont permis d’établir une amitié solide, évoluant à travers le temps pour s’élargir à divers domaines politique, économique et de défense». «En effet, l’Algérie considère l’Inde comme un modèle de progrès et de développement dans divers domaines, de la technologie à l’industrie, ouvrant ainsi des perspectives à nos deux pays pour examiner les moyens de consolider nos relations bilatérales et notre coopération militaire», a-t-il souligné. «Je tiens également à saisir cette occasion afin de rappeler l’histoire commune qui unit nos deux pays, notamment en ce qui concerne nos positions constantes et partagées dans le cadre du processus de Bandung et de l’Organisation des pays non-alignés», a ajouté le général d’armée.
«Une relation d’amitié solide»
«Dans ce cadre, l’Algérie et l’Inde font partie du monde africain et asiatique et partagent des points communs qui remontent à leurs luttes respectives contre le colonialisme. L’Inde étant l’un des premiers pays à avoir soutenu le combat du peuple algérien pour son indépendance, de même que l’Algérie avait adopté des positions mémorables en soutien à l’Inde sur le plan international. Ces liens historiques ont contribué à bâtir une relation d’amitié solide, évoluant à travers le temps, pour s’élargir à divers domaines politique, économique et de défense», a-t-il soutenu. De son côté, le général d’Armée Anil Chauhan «a fait part de sa joie d’accueillir le général d’armée, Saïd Chanegriha», saluant par la même occasion «la qualité des relations bilatérales entre les deux pays, avant de souligner son aspiration à les rehausser davantage à l’avenir».
Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, le général d’armée et chef d’état-major de l’ANP était en visite officielle en République d’Inde depuis ce mercredi, à l’invitation de son homologue. Une visite, rappelle-t-on, qui fait suite à celle du chef d’état-major des Armées indien, le général d’armée Anil Chauhan, en Algérie, au mois de septembre 2024 en Algérie.
Le général Chanegriha s’était rendu, jeudi, au chantier naval Goa Shipyard Limited GSL, a indiqué un communiqué de la Défense qui précise qu’il a été reçu par le Directeur de cette entreprise industrielle qui lui «a présenté un exposé détaillé sur les différentes missions, départements et productions de cet important établissement industriel». Il a également reçu des explications sur les systèmes d’armement et les capacités défensives et offensives de ces navires.
Il s’est rendu ensuite à la base aéronavale de Goa où il a été accueilli par le commandant de la base, le contre-amiral Ajay D. Theophilus et où il a reçu «des explications détaillées sur les missions opérationnelles de la base et son rôle stratégique dans la sécurisation des eaux territoriales et de l’espace aérien indiens», selon la même source qui ajoute que «les explications ont particulièrement porté sur les systèmes de surveillance, de contrôle et de coordination entre les forces navales et aériennes dans l’exécution des missions conjointes».
Il est à rappeler qu’en septembre dernier, lors de sa visite en Algérie, le chef d’état-major des armées indien et Saïd Chanegriha avaient signé un mémorandum de coopération militaire ouvrant la voie à une coopération élargie aux segments stratégiques du domaine. Il s’agit notamment de la formation des troupes, le partage de renseignements et le développement conjoint d’industries de défense. Cette coopération concernera par ailleurs l’ouverture de bureaux des affaires de défense dans leurs ambassades respectives, des visites militaires de haut niveau, des formations d’officiers algériens en Inde et des projets d’exercices conjoints, particulièrement dans le domaine naval. Les discussions ont aussi porté sur la recherche et développement, domaine où l’Inde est avancée dans les technologies de pointe et la cyberdéfense.
Diversification des partenariats
Dans le cadre de la professionnalisation de son armée, de la diversification de ses fournisseurs, l’Algérie a entrepris depuis des années de renouveler ses appareils et équipements de l’ANP, particulièrement de sa marine, qui a acquis plusieurs pièces dont des sous-marins et des navires de plusieurs fournisseurs. C’est dans cet esprit que s’inscrivent les visites des responsables de l’ANP, dont son premier responsable, le général d’armée, Saïd Chenagriha. C’est le cas avec l’Italie, l’Allemagne, la Chine, bien entendu, la Russie fournisseur traditionnel de l’ANP, et maintenant l’Inde reconnue pour ses chantiers navals et sa technologie de pointe. En fait, l’Algérie, dans sa nouvelle stratégie et doctrine militaire, s’est tournée vers d’autres fournisseurs à travers des accords de fourniture, mais aussi de coopération dans la formation, les technologies, l’échange de renseignements. Dans ce cadre, plusieurs «écoles» ont été choisies, passant de l’Autriche aux Etats-Unis jusqu’à la lointaine Corée du Sud pour la formation des cadres de l’ANP alors que pour les acquisitions des forces maritimes, le choix a été porté sur l’Italie, l’Allemagne et la Chine. Dans le même cadre de coopération multilatérale, l’Algérie s’est lancée dans l’industrie avec le montage de ses véhicules et engins, des hélicoptères et autres équipements pour répondre aux besoins de l’ANP. De ce fait, elle est sollicitée par davantage de partenaires. Il y a lieu de rappeler également et de mettre l’accent sur la doctrine défensive de l’armée algérienne formée principalement pour la défense du pays, de sa souveraineté avec des missions précisées dans la Constitution du pays. Elle participe cependant dans les missions humanitaires à l’étranger et de soutien logistique dans le cadre de l’Union africaine.