PAR NABIL M.
La première session du Comité économique intergouvernemental mixte algéro-japonais s’est tenue hier à Alger, marquant une étape significative dans le renforcement des relations économiques entre les deux pays.
Coprésidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Lounès Magramane, et le vice-ministre parlementaire japonais des Affaires étrangères, M. Hisashi Matsumoto, cette rencontre s’inscrit dans la continuité de l’accord bilatéral signé en juillet 2023, instituant ce cadre de dialogue stratégique. Cet outil s’ajoute à l’accord fiscal signé en février 2023 visant à éviter la double imposition, un levier juridique essentiel pour faciliter les investissements croisés.
Durant cette première session, il a été question d’examiner les différents aspects de la coopération et du partenariat entre l’Algérie et le Japon ainsi que les perspectives de leur renforcement, notamment dans des domaines prioritaires tels que les énergies renouvelables, l’industrie, les start-up et la digitalisation, des secteurs clés pour les deux nations.
Les deux parties ont également abordé les moyens de promouvoir les échanges commerciaux et d’établir des partenariats entre les opérateurs économiques sur une base gagnant-gagnant, reflétant les intérêts communs et les capacités des deux pays.
L’établissement de ce comité mixte vient consolider le partenariat économique algéro-japonais, et contribuer à accélérer le développement des activités économiques et à promouvoir les échanges entre les deux pays.
Il est à rappeler dans ce sens que, lors de nombreuses occasions, l’ambassadeur du Japon en Algérie, M. Akira Kono, n’a cessé de souligner l’engouement renouvelé des entreprises nippones pour le marché algérien, saluant les réformes engagées par Alger, surtout l’adoption du nouveau code des investissements et les efforts d’amélioration du climat des affaires.
Un intérêt croissant des investisseurs japonais
Lors de précédentes rencontres avec les autorités algériennes, le diplomate avait insisté sur la volonté des groupes japonais de s’implanter durablement en Algérie, en développant des partenariats «gagnant-gagnant» dans divers secteurs, dont le tourisme, l’industrie et les infrastructures. Il a également évoqué la possibilité de faire de certaines wilayas algériennes des plateformes stratégiques pour de grands projets d’investissement.
Il est à rappeler que la coopération économique entre l’Algérie et le Japon ne date pas d’hier. Le secteur énergétique, en particulier, a bénéficié de l’expertise japonaise, notamment dans la construction de stations de dessalement, où les équipements nippons ont joué un rôle clé dans l’efficacité des infrastructures gérées par Sonatrach.
Aujourd’hui, avec la mise en place de ce comité économique, les deux pays entendent diversifier leurs collaborations et explorer de nouveaux leviers de croissance. La relance de l’économie mondiale, combinée aux réformes algériennes et à la volonté japonaise de renforcer sa présence en Afrique, ouvre la voie à une nouvelle dynamique partenariale.
Lors d’un entretien avec le ministre des Finances, en mai 2023, l’ambassadeur japonais a réaffirmé la disposition de son pays à accompagner l’Algérie via des mécanismes de coopération financière pour la réalisation de projets d’envergure. Cette approche s’aligne sur la vision algérienne visant à attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE) et à moderniser son tissu économique.
Ainsi, cette première session du Comité économique mixte pose les jalons d’une relation plus ambitieuse entre Alger et Tokyo, notamment avec des atouts complémentaires, dont la puissance technologique japonaise et les potentialités algériennes en ressources et marché émergent, ce qui démontre que les deux pays semblent déterminés à écrire un nouveau chapitre de leur coopération économique.