Algérie: la nouvelle orientation exportatrice de la pharma

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Pharma Algérie

L’Algérie connais une dynamique économique importante dans la filière de la pharma. Cette dernière est appelée à tenir un rôle de plus en plus prépondérant dans la promotion et la diversification des exportations hors hydrocarbures, dont la valeur globale devrait être portée à pas moins de 10 milliards de dollars, selon les objectifs fixés par les pouvoirs publics pour l’exercice 2023.

Outre les produits sidérurgiques, les fertilisants, le ciment et quelques biens agricoles et agro-alimentaires, les médicaments et autres fournitures et dispositifs médicaux devraient faire l’objet de mesures d’encouragement pour être compétitifs à l’export et contribuer ainsi à la diversification et à l’amélioration des exportations du pays en hors gaz et pétrole.

Booster la compétitivité de l’industrie pharmaceutique

En effet, afin de booster la compétitivité de l’industrie pharmaceutique nationale à l’export, le ministre en charge du secteur, Ali Aoun, cité par l’APS, a annoncé, jeudi dernier, qu’une circulaire sera élaborée très prochainement afin de soumettre les producteurs nationaux de médicaments à l’obligation «de dédier une partie de leur production à l’exportation en vue de contribuer à la stratégie nationale de diversification des exportations».

Tout en réitérant les engagements de son département en vue de la mise en pratique des instructions relatives à la levée de l’ensemble des contraintes administratives dans les dossiers d’enregistrement des médicaments, Ali Aoun a ainsi fait état de «l’élaboration prochaine d’une circulaire pour obliger les producteurs nationaux à dédier une partie de leur production à l’exportation en vue de compenser le montant de la facture d’importation de leurs intrants et de contribuer à la stratégie nationale de diversification des exportations».

Dans ce même contexte, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a également appelé à la mise en place d’un «véritable mécanisme d’évaluation et de contrôle du taux d’intégration déclaré par certains opérateurs frauduleux ou malintentionnés et qui conduisent, a-t-il dit, au blocage de véritables projets d’investissement dans la production pharmaceutique».

Un milliard de dollars d’importations 

Considéré comme un segment stratégique pour contribuer à la fois à la sécurité sanitaire du pays et à la diversification de l’économie nationale à travers le développement d’une industrie locale substitutive à l’importation, le secteur pharmaceutique devra désormais intégrer pleinement la nouvelle stratégie des pouvoirs publics visant à optimiser et à diversifier les exportations hors hydrocarbures.

Selon les données du ministère de l’Industrie pharmaceutique pour l’exercice en cours, la valeur des exportations de l’Algérie en médicaments est de l’ordre de 50 millions d’euros, tandis que le pays importe aujourd’hui pour près d’un milliard de dollars, contre 2 milliards de dollars en 2019.

La production nationale couvre, elle, près de 70% des besoins domestiques et l’objectif affiché en la matière est de limiter les importations aux seuls produits essentiels non produits localement, tout en favorisant en même temps l’investissement local et le développement des exportations.

Par R. Akli