Par Djilali B.
Les relations algéro-nigériennes connaissent une nouvelle dynamique qui permet d’entrevoir de nouvelles perspectives de coopération économique, notamment dans le domaine énergétique. Cette orientation s’est confirmée encore hier avec la visite du ministre nigérien des Affaires étrangères en Algérie qui a été reçu par son homologue, Ahmed Attaf, le président de la République et le ministre de l’Energie et des Mines.
A l’issue de son audience à la présidence où il avait été reçu par le président Tebboune, M. Bakary Yaou Sangaré a déclaré avoir évoqué avec le chef de l’Etat cinq principaux dossiers communs. Il a énuméré ainsi les questions sécuritaires avec la lutte contre le terrorisme, la route transsaharienne qui offrira, pour le Niger, une ouverture vers les ports algériens et dont il reste un tronçon, côté nigérien, à réaliser. Il a été question également de la fibre optique avec le projet de la boucle qui va lier l’Algérie aux pays du Sahel et au réseau international. Les deux responsables ont aussi abordé la problématique de la numérisation, un défi à relever, indispensable pour accompagner les ambitions économiques des deux pays. Et il va sans dire, l’inévitable et important projet de gazoduc transsaharien qui a fait l’objet d’une réunion la semaine dernière à Alger. Le ministre nigérien a réaffirmé la volonté de réaliser ces projets dans «les plus brefs délais».
Avant ce rendez-vous avec le président de la République, le chef de la diplomatie nigérienne a été reçu par son homologue algérien, Ahmed Attaf, au Plateau des Annassers où les deux diplomates ont passé en revue «les différents volets des relations de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre l’Algérie et le Niger et examiner les perspectives de les promouvoir à des niveaux supérieurs, dans le cadre des projets de coopération et de complémentarité que les deux parties œuvrent à concrétiser dans divers domaines», a indiqué un communiqué des Affaires étrangères.
Accord sur les facilités administratives et douanières
Les deux diplomates ont, à l’issue de leur entretien, signé «un accord relatif aux facilités administratives et douanières en vue de mettre en œuvre les projets alloués à l’Etat du Niger par l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement», a précisé la même source.
Par ailleurs, le responsable nigérien a été reçu par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Arkab, avec des entretiens axés sur la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de l’énergie et des hydrocarbures, selon un communiqué du ministère.
Les entretiens ont porté sur les moyens de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le domaine de l’énergie et des hydrocarbures, a précisé le document. «Ils ont également abordé la question des projets de développement faisant l’objet d’accords communs, il s’agit de projets de recherche, d’exploration et d’exploitation», est-il ajouté. A l’ordre du jour également les projets de raffinage et de pétrochimie, commercialisation et distribution des produits pétroliers. Des créneaux où la Sonatrach peut se prévaloir de statut de leader dans la région. Il en est de même pour l’électricité où le Niger a sollicité l’expertise de la Sonelgaz, qui n’est pas une inconnue pour Niamey, qui forme ses cadres et techniciens dans les centres algériens. Les deux ministres ont ainsi discuté de projets à venir dans la production, le transport et la distribution d’électricité au Niger. Le ministre algérien a insisté sur le transfert de l’expertise algérienne et d’offrir des formations spécialisées pour soutenir les compétences nigériennes. Mais pas que, puisqu’il a mis l’accent sur les possibilités de coopération dans les domaines des mines et des études géologiques qui constituent un secteur prometteur pour renforcer la coopération entre les deux pays.
De son côté, le ministre nigérien a salué le soutien technique de la Sonatrach et de la Sonelgaz pour le Niger. Il a insisté sur l’importance des formations dispensées par les centres algériens pour la qualification des cadres et techniciens de son pays dans les domaines des hydrocarbures et de l’électricité.
Cette visite a été aussi une occasion de discuter de l’avancement du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) en insistant sur la nécessité de poursuivre les rencontres de coordination entre les parties prenantes et de suivre la mise en œuvre des décisions prises lors des rencontres trilatérales passées entre les ministres algérien, nigérien et nigérian.