Par Wafia Sifouane
Couvrir près de 80% des besoins du marché national du médicament d’ici fin 2024 grâce à la production locale, c’est le défi que s’est lancé Ali Aoun, ministre de l’Industrie pharmaceutique.
En effet, alors que la priorité sera donnée aux médicaments traitant les maladies chroniques, à l’instar du diabète dont la facture d’importation d’insuline s’élève à 400 millions de dollars, le ministre affiche clairement sa volonté d’aller vers une véritable autosuffisance.
Dépassant actuellement les 50%, le taux de couverture des besoins nationaux en matière de produits pharmaceutiques a connu une nette amélioration grâce aux soutiens accordés aux opérateurs nationaux et l’entrée en production de nouvelles unités, a soutenu le ministre dans un point de presse en marge des travaux des 9es rencontres internationales de pharmacie d’Alger.
Une avancée qui a également permis de réduire la facture des importations de 40% en 2022 par rapport à 2019, pour descendre à 1,2 milliard de dollars alors qu’elle s’élevait à près de 2 milliards, soit une économie de 800 millions, selon le ministre.
Dans ce sillage, Ali Aoun a salué les efforts des pharmaciens pour faciliter la disponibilité des médicaments sur l’ensemble du territoire national.
«Malgré les aléas, nous tenons la route, comparés à d’autres pays où il y a beaucoup de difficultés d’approvisionnement dans le médicament», a-t-il assuré, soulignant « l’avantage » dont bénéficie l’Algérie d’avoir bâti un tissu industriel dans le secteur.
Néanmoins, Ali Aoun n’a pas manqué de souligner certains points noirs du secteur, à l’instar des «insuffisances qui subsistent et que nous allons essayer de combler, notamment concernant les médicaments d’oncologie et de diabète».
Par ailleurs, le ministre a évoqué la collaboration intra-africaine, appelant les représentants africains du secteur présents à l’événement à être « les ambassadeurs » de l’Algérie dans leurs pays respectifs pour développer « une coopération saine » dans ce secteur.
Interrogé par la presse sur les ambitions du secteur national quant à l’export vers l’Afrique, M. Aoun a relevé la pertinence de développer la coopération avec les autres pays du continent, notant le potentiel « très important » de ces marchés et l’objectif commun d’assurer l’indépendance sanitaire de ces pays.