/Le président de l’Association Nationale des Exportateurs Algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, révèle des chiffres importants sur la situation de l’activité de l’export en Algérie. Dans une déclaration à l’Algérie Aujourd’hui, le président de l’ANAXEL explique la raison de l’augmentation des exportations hors hydrocarbures qui ont atteint près de 5 milliards de dollars cette année, contre 2 milliards de dollars l’année précédente, par la hausse des prix sur le marché international et il révèle dans ce sens le nombre des exportateurs les plus actifs sur le terrain. Selon M. Nasri, «22 exportateurs, sur les 1.200 inscrits, réalisent 90% du montant des exportations».
Pour ce qui est des produits exportés durant l’année courante et qui sont à l’origine de la hausse de la facture des exportations, M. Nasri affirme que «les engrais, le sucre, le ciment et l’acier sont les produits qui occupent la part du lion dans le marché des exportations nationales hors hydrocarbures». Ce dernier constate que «les secteurs qui ont connu de nouveaux investissements représentent aujourd’hui près de 90% des exportations hors hydrocarbures.»
L’acier, le ciment, le sucre et l’engrais occupent la part du lion
Pour étayer ses dires, M. Nasri évoque le cas des exportations d’acier, dont le montant est passé de «40 millions de dollars à 700 millions de dollars cette année grâce à l’investissement du groupe Tosyali. Il est également question de l’amélioration du volume des exportations du ciment. Ce qui laisse dire que les exportations algériennes ont un lien avec les grands investissements et en dehors de l’activité des grands groupes, l’activité de l’export représente 1%», affirme-t-il.
Chiffres à l’appui, le président de l’Association Nationale des Exportateurs affirme que «sur près de 1.200 exportateurs inscrits, 22 exportateurs seulement ont réalisé 90% du volume des exportations. Et sur ces 22 exportateurs 5 opérateurs détiennent une part de 75%», a-t-il révélé.
Pour ce qui est des facilitations fiscales accordées par l’Etat aux exportateurs, M. Nasri affirme que «l’annulation de la fiscalité est un point positif qui existe en Algérie, par rapport à d’autres pays». Cependant, la question qui se pose est de savoir pourquoi les exportations algériennes hors hydrocarbures ne décollent pas ?
À cette question, Nasri estime que l’opération de l’exportation est une chose «plus compliquée» qu’on l’imagine. Il pointe dans ce sens, des lacunes liées à «l’identification des marchés éventuels à conquérir, l’amélioration de la production nationale qui constituent une entrave à l’activité de l’exportation. Quand on examine le profil des exportations algériennes, on trouve seulement 10 produits exportables. Nous n’avons pas des milliers de produits à exporter. Et pour arriver à améliorer le taux actuel, il faut aller vers l’élargissement de l’assiette de produits exportables et fournir plus d’efforts dans l’identification des marchés cibles, de la disposition d’un produit qui répond aux normes, etc.», explique-t-il.
L’importation à l’origine de la montée de l’inflation
Interrogé sur le taux d’inflation qui a enregistré une hausse vertigineuse au cours de l’année, le président de l’Anexal estime que la tendance haussière de l’inflation s’explique en partie par «l’augmentation des prix sur le marché international, notamment ceux des produits agricoles dont l’industrie agroalimentaire dépend pratiquement à 60%. Donc la dévaluation du dinar conjuguée à la multiplication du prix du fret maritime international sont à la origine de cette inflation. Il faut savoir que le prix du transport d’un conteneur a été multiplié par 33. Soit une augmentation de 140 millions de centimes, par rapport aux prix pratiqués avant.»