Ali Bey Nasri, vice-président de l’Association des exportateurs algériens : «Il ne faut pas lâcher le marché américain»

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Ali Bey Nasri, expert en export et ancien président de l'association des exportateurs : «Il y a un très fort potentiel à mobiliser à l'export»

Par R. Akli

 

En dépit du relèvement annoncé en ce début avril des tarifs douaniers sur les produits algériens exportés vers les Etats-Unis, «l’Algérie ne doit pas lâcher le marché américain et pourra prendre des mesures pour soutenir ses exportations vers ce pays, notamment pour ce qui est des produits sidérurgiques, le clinker, les engrais et pneumatiques». C’est ce que nous explique en effet le consultant en commerce extérieur et vice-président de  l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri. A l’instar de l’ensemble des pays qui commercent avec les Etats-Unis, l’Algérie devra voir s’appliquer sur ses produits vendus sur le marché américain un niveau de taxation douanière majoré à 30%, contre près de 19% auparavant, soit une surtaxe d’un peu plus de 11%, imposée d’un coup d’un seul, ce qui risque d’impacter, à des degrés plus ou moins défavorables, la compétitivité de certaines des exportations algériennes vers les Etats-Unis. Pour Ali Bey Nasri, pas question pour autant de renoncer au marché américain, qui représente, selon lui, un débouché important pour certains produits algériens en hors hydrocarbures, dont particulièrement le rond à béton, les fils d’acier, les fertilisants, les pneumatiques et les dattes. En tout, les ventes algériennes vers les Etats-Unis, nous précise-t-il, représentent une valeur d’un peu plus de 3,1 milliards de dollars, dont deux milliards et demi sont constitués de produits énergétiques.

 

Marché pétrolier

 

Ces derniers, relève-t-il, «ne devraient pas être affectés par ces nouveaux tarifs douaniers, car le marché pétrolier obéit à d’autres règles spécifiques». En revanche, souligne-t-il, pour les près de 600 000 millions de dollars restants et qui représentent les exportations algériennes en hors hydrocarbures vers le marché américain, l’impact sera réel, en particulier pour les produits sidérurgiques, ainsi que pour les pneumatiques et les engrais. Aussi, préconise le vice-président de l’Association nationale des exportateurs, l’Algérie devra surtout veiller à ne pas perdre le marché américain en prenant de nouvelles mesures de soutien aux coûts logistiques   à l’export afin de compenser l’impact des nouveaux tarifs douaniers américains sur la compétitivité des produits algériens. En ce sens, recommande notre interlocuteur, le soutien par l’Etat au coût du fret aérien  pourrait «être porté de 50 à 80%, comme cela s’est fait par le passé pour certaines exportations vers l’Irak et la Libye». De même, ajoute-t-il, des mesures de soutien devraient également être prises pour permettre l’installation de réseaux de distribution directs sur le marché américain, notamment pour les exportations de pneumatiques, afin de contourner les taxes douanières et renforcer ainsi la compétitivité et la valeur ajoutée des ces produits. Des mesures qui, selon l’expert et consultant en commerce extérieur, peuvent être tout à fait envisageables et réalisables pour contrebalancer les effets des nouvelles surtaxes douanières et continuer ainsi à favoriser les exportations algériennes vers le marché américain.