PAR ASSIA T.
Les applications VTC, considérées utiles par les consommateurs, pour lesquels le transport représente fréquemment un véritable dilemme, semblent toujours être à l’origine de l’exaspération des taxieurs. Cette fois, le climat s’avère de plus en plus tendu.
Le 30 novembre dernier, le syndicat national des transporteurs par taxis « a entamé des procédures judiciaires contre l’entreprise Yassir auprès du tribunal de Saïd Hamdine », a indiqué son secrétaire national Sid-Ali Naït El-Hocine dans une déclaration à l’Algérie
Aujourd’hui, ajoutant que la première audience est prévue « le 18 décembre ».
Dans cette optique, force est de constater que dans un contexte marqué par l’existence de plusieurs entreprises offrant le même service, Yassir est la seule qui fait l’objet de poursuites judiciaires. Pourquoi ? Pour le syndicat national des transporteurs par axis, il s’agit de « la première entreprise qui a ouvert la voie à la tendance VTC en Algérie ». « Les mêmes démarches vont être entreprises à l’encontre des entreprises ayant des activités similaires », a lancé notre interlocuteur.
Avant de passer à la justice, le représentant des chauffeurs de taxis a dit avoir « adressé par le biais d’un huissier de justice une mise en demeure portant sur la cessation de l’activité dans un délai de huit jours à l’entreprise en question qui n’a pas répondu favorablement ».
Raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, « nous avons fait recours à la justice ». Mais ce n’est
pas tout, car le syndicat a même saisi les autorités de wilaya afin de « retirer toutes les affiches publicitaires faisant la promotion de l’entreprise ».
Pour les taxieurs, il est question d’une « concurrence déloyale ». « Les clients qui usent des applications VTC sont des clients qui se déplacent généralement par taxi », a justifié le secrétaire du syndicat national des transporteurs par taxis. D’après lui, l’apparition de ces applications a causé « de grandes pertes aux chauffeurs de taxis ». Certains « ont même dû abandonner leur travail », a-t-il souligné.
« Pour que la concurrence soit faite dans un cadre légal, il est par exemple impératif que l’entreprise active avec des véhicules qui relèvent de sa propriété. Ce qui n’est pas le cas actuellement », a-til précisé. Le syndicaliste pointe dans ce sens le fait que les chauffeurs VTC « ne sont pas soumis aux règles appliquées aux taxieurs ». Selon lui, ces derniers « ne sont pas détenteurs d’une autorisation délivrée par les directions de transport entre autres ».
Dans ce sens, il convient de noter que cette polémique remonte à plus d’un an. En 2022, le syndicat national de transporteurs par taxis est monté au créneau pour contester l’existence des applications VTC. L’organisation syndicale a saisi « plusieurs institutions, en l’occurrence le département des transports ainsi que l’autorité nationale de protection des données à caractères personnel » récemment mise en place. Cependant, « nous n’avons été destinataires d’aucune suite », a conclu notre interlocuteur.
A. T.