Approvisionnement de l’Europe en énergie : L’Algérie se présente comme une solution durable

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Sécurité énergétique

Par Abdellah B.

L’Algérie joue de plus en plus un rôle de premier plan dans le scénario énergétique européen et vise à augmenter sa production de gaz jusqu’à atteindre une exportation de 100 milliards m3 de gaz, dès l’année en cours, sans oublier la nouvelle stratégie portée sur le développement des énergies nouvelles et renouvelables pour se préparer à conquérir les marchés de l’avenir.

Pour cela, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach mobilise les moyens financiers nécessaires pour la réalisation de ce plan en mettant l’accent sur l’exploration et la production.

L’enveloppe consacrée à cet effet, qui est de 30 milliards de dollars, confirme les ambitions de l’Algérie de conquérir la première place des fournisseurs du vieux continent en hydrocarbures.

Outre le gaz naturel, l’Algérie tend également à développer la filière du GNL pour laquelle elle a réservé une enveloppe financière qui n’est pas des moindres avec près de 20% du budget global du groupe pour les prochaines années.

Avec une capacité de production de 30 millions de tonnes par an, les quatre stations de liquéfaction dont dispose le pays ne fonctionnent pas pleinement et l’objectif est de les faire tourner à plein régime durant cette période où le marché du gaz s’annonce beaucoup plus alléchant.

Durant l’année écoulée, l’Algérie a exporté pour 56 milliards m3 de gaz et tend doubler ce chiffre durant les années à venir, ce qui exige une amélioration de l’infrastructure de transport ou de canalisation, à travers entre autres le lancement d’un nouveau projet de gazoduc vers l’Italie, actuellement en phase d’étude.

Sur ce point, la proposition de Sonatrach portant sur la réalisation de cette deuxième interconnexion avec l’Italie représente une opportunité pour Rome de renforcer le partenariat énergétique avec l’Algérie en investissant fortement dans le secteur des énergies.

Outre les interconnexions avec l’Italie, Sonatrach compte également relancer l’extension du gazoduc Medgaz qui relie l’Algérie à l’Espagne, ce qui confirme une nouvelle fois que la crise diplomatique qui secoue les deux pays n’a aucun impact sur les approvisionnements de l’Espagne en gaz algérien.

Ce qui fait de l’Algérie un partenaire fiable qui respecte pleinement ses engagements à l’international.

La bataille des énergies renouvelables

Outre le dossier gazier, l’Algérie se prépare également pour mener à bien la bataille des énergies renouvelables.

Sur ce dossier, le groupe public a mis le paquet en consacrant une enveloppe d’un milliard de dollars pour le développement de cette nouvelle filière.

En d’autres termes, l’Algérie, comme l’exige la conjoncture actuelle, joue sur les ressources fossiles et se prépare en même temps pour le développement des nouvelles énergies dans les années à venir.

Enfin, l’Algérie ne veut pas être une solution conjoncturelle pour l’Europe et veut se positionner sur le marché européen en tant que producteur et exportateur stable et fiable qui peut répondre à certaines attentes de l’UE et incarner une solution à plus long terme.

C’est d’ailleurs l’une des exigences de l’Algérie en matière commerciale en optant pour les contrats d’approvisionnement de longue durée.