PAR AMAR R.
A Ghaza, la mort de trois otages tués par l’armée sioniste accroît la pression des familles
pour le retour à la table des négociations pour la conclusion d’un accord de trêve et l’échange d’otages avec la résistance palestinienne.
La prochaine trêve qui se dessine, dans le sillage de l’annonce d’une rencontre des services de renseignement sionistes avec les Qataris, intervient en effet, non pas suite aux appels des organisations ou institutions internationales, notamment l’ONU qui tente d’atteindre un cessez-le-feu, ou même les Etats-Unis qui parrainent cette guerre, mais grâce à une pression interne.
Les familles des otages organisent chaque jour des sit-in devant la maison de Netanyahu, et qui ont pris de l’ampleur suite à l’annonce de la mort de trois détenus du Hamas, « tués
par erreur » par l’armée sioniste, ont peut-être réussi dans leur démarche.
L’échec des deux tentatives de libérer par la force les otages a fait monter la colère des familles des otages, faisant monter la pension sur le PM sioniste Netanyahu, à telle enseigne que ce dernier refuse de rencontrer les familles des « otages », indique un journal de fort tirage, Yedioth Ahronoth. Ce dernier fait état de la menace des familles des otages et de leur soutien de faire une grève de la faim, pour l’amener à ouvrir des négociations avec le Hamas par le biais du Qatar pour l’échange des prisonniers.
En vérité, selon ce média, l’opinion considère que l’arrogance du gouvernement Netanyahu a été à l’origine de l’échec de l’opportunité des négociations, il est à présent admis que si une troisième tentative venait encore à être faite pour libérer un prisonnier et qu’il sera tué, le gouvernement et l’armée doivent admettre que les prisonniers ne peuvent être libérés qu’en reprenant les négociations et en mettant fin à la guerre aux conditions du Hamas.
Biden change de discours
Les familles des détenus qui ont rencontré aussi Biden ont fait changer le ton du discours du président des Etats-Unis à l’encontre du gouvernement extrémiste de Netanyahu, qu’il appelle à se débarrasser des membres les plus extrémistes, dont le ministre de la défense et celui de l’intérieur, ceux-là même qui sont opposés à la solution à deux Etats qu’il prône.
Mais pour Biden, qui se dit « plus sioniste que les sionistes », ce n’est qu’un changement de façade, puisqu’il continue d’entretenir le pont aérien quotidien qui approvisionne l’armée sioniste en armes et munitions et d’avaliser – et de rendre sien – son plan pour l’élimination des dirigeants du Hamas.
La rhétorique utilisée pour montrer le désaccord avec Tel-Aviv ne sert à l’administration que pour faire bonne figure auprès de l’opinion interne. Aussi, la première injonction à l’entité sioniste, et portée par Jack Sullivan, conseiller aux affaires de sécurité, a consisté à lui demander d’atténuer l’intensité des bombardements et de se fixer un calendrier des opérations qui ne dépasse pas le début de l’année 2024, avant le début du processus de désignation du représentant du parti des démocrates pour l’élection présidentielle américaine de 2024.
Joe Biden, qui traîne les frasques de son fils comme un boulet, et qui lui valent même
d’être soumis à une procédure de destitution, sait qu’il joue son avenir politique et celui de son parti, et par conséquent ne peut se permettre de porter le fardeau d’un allié au Moyen-Orient peu respectueux du droit humanitaire international, et qui pourrait être poursuivi pour crime de guerre par la cour pénale internationale.
Ce qui est à l’origine d’une montée de colère au sein d’une partie du congres et des proches de Biden qui pensent déjà à haute voix sur la manière de revoir le soutien
inconditionnel à l’entité sioniste, eu égard aux risques que cela pourrait engendrer sur les Etats Unis, leur sécurité et leur économie.
Les massacres de civils continuent
Ce que d’ailleurs, Austin Lloyd, son ministre de la défense, a récemment souligné en mettant en garde l’entité sioniste contre le risque de gagner une guerre tactique et de perdre en revanche la bataille stratégique, celle de l’opinion publique internationale qui
lui a quasiment tourné le dos en raison de la guerre génocidaire qu’il mène contre le peuple palestinien de Ghaza et de Cisjordanie.
Il est vrai aussi que si le gouvernement Netanyahu lance des signaux pour une éventuelle
reprise des négociations, cela est dû aux pertes colossales humaines et matérielles qu’il subit de la part de la résistance palestinienne. Les Brigades al-Qassam ont annoncé il y a deux jours avoir détruit 500 véhicules militaires et éliminé un nombre de soldats, qui dépasse de loin celui annoncé jusque-là, quelque 500 morts.
Son économie aussi est en panne, de même que le tourisme, alors que l’entité vit une émigration inverse, soit des allers sans retour, vers l’Europe. Mais rien n’est gagné d’avance, puisque les massacres de civils continuent, suite aux bombardements violents par l’armée sioniste dans différentes régions de la bande de Ghaza, portant le nombre des martyrs palestiniens à plus de 19.088 et environ 54.450 blessés depuis le début de l’agression contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie.
A. R