Après les graves développements au Proche-Orient : L’Algérie rappelle les priorités

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Tebboune reçoit le premier ministre palestinien

Par Amar R.

En menant une frappe contre le consulat d’Iran en Syrie, le 1er avril, Netanyahu a bien calculé son coup. A savoir susciter une réponse militaire de la part de Téhéran, qui lui permettra de sortir de son isolement politique interne et international, en passant du statut d’agresseur de Ghaza à celui de la victime du «méchant» loup iranien.

Tard dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé une attaque massive contre l’occupant israélien -une première depuis sa création – ayant engagé 185 drones, 110 missiles et 36 autres missiles de croisière drones pour «punir» cette entité en raison des attaques répétées contre ses militaires en Syrie. Alors que l’Iran affirme qu’il a atteint 50% des cibles, l’entité sioniste a soutenu avoir intercepté avec ses alliés 99% des objectifs.

Au-delà de ces décomptes controversés, et bien que proportionnelle et que l’Iran s’est défendu par son droit à la légitime défense en frappant les sites d’où sont partis les avions qui ont bombardé son consulat, cette action iranienne a bien inauguré une nouvelle page d’engagement avec l’entité sioniste, elle a néanmoins eu des conséquences qui dépassent le cadre des deux belligérants, l’Iran et l’entité sioniste.

A chaud, le gouvernement israélien s’est employé à en tirer les dividendes. Deux hauts ministres du gouvernement d’extrême droite ont signalé hier leur intention de «construire une coalition régionale et exiger de faire payer le prix à l’Iran de la manière et au moment qui nous conviennent », comme l’a déclaré un ministre centriste, avant une réunion du cabinet de guerre.

 Embraser la région pour impliquer les Occidentaux

En pleine guerre génocidaire contre Ghaza, se sentant isolé et sous la pression interne des familles des otages, des militants orthodoxes et de ses opposants internes, en sus d’une perte de l’opinion publique internationale, le PM a multiplié les fronts, en s’attaquant à la Syrie, au Liban et à l’Iran. Il était clair que l’objectif poursuivi était d’embraser la région du moyen orient, pour impliquer aussi davantage et ouvertement les gouvernements occidentaux acquis à sa cause, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France entre autres. Ce qui fut fait en partie, parce que non seulement ces pays ont participé à l’interception des drones et missiles iraniens, mais ils ont condamné fermement ces attaques lors d’une rencontre du G7.

A vrai dire, le principal but de ces attaques était de faire diversion sur la poursuite du génocide sur Ghaza, qui a fait plus 15.370 enfants tués et ou porté disparus, et 18.000 autres blessés.

Ce qu’a soutenu le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf en affirmant que « l’escalade et les provocations attisées par l’occupation de peuplement israélienne tous azimuts et à plusieurs niveaux visent à détourner les regards de la cause palestinienne, à occulter sa réalité et à l’exclure complètement des priorités de la communauté internationale ».

Dans une allocution hier, à l’issue de son entretien avec le premier ministre, ministre des affaires étrangères et des expatriés de Palestine, Mohammad Mustafa, le chef de la diplomatie algérienne a d’abord souligné que la visite de l’hôte de l’Algérie intervenait alors que l’agression sioniste « injuste et brutale se poursuit contre les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, notamment dans la bande de Ghaza ».

« La nature criminelle et les desseins apparents et sous-jacents de cette agression sont désormais connus de toute la communauté internationale. Ils tendent vers un même objectif : enterrer la cause palestinienne et saper son projet national authentique », a souligné Attaf. Il a ajouté : «Nous sommes sans nul doute à un moment charnière de l’histoire de la cause palestinienne.»

 Les priorités de l’Algérie au conseil de sécurité

Dans ce contexte, Attaf a rappelé les instructions fermes données par Abdelmadjid Tebboune pour «mettre à profit la présence de l’Algérie au conseil de sécurité pour défendre la cause palestinienne».

Il a ensuite enchaîné en soulignant les «deux principaux niveaux de priorités», de ces efforts, à savoir «les priorités conjoncturelles pour faire cesser l’agression israélienne et traiter ses conséquences dévastatrices, d’une part», et «les priorités non conjoncturelles pour préserver les fondements et les éléments constitutifs de l’Etat palestinien et mobiliser davantage de soutien international en sa faveur d’autre part ».

Attaf a souligné aussi que la réunion avec son homologue palestinien «revêt une importance majeure au regard des démarches et efforts diplomatiques communs qui nous attendent dans les jours, les semaines et les mois à venir, d’autant que le conseil de sécurité s’apprête à rouvrir le dossier de l’adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU en qualité de membre à part entière ».

A.R.