Argent public : l’État veut une gestion efficace

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Réunion du gouvernement :

Par R. Akli

La finalisation de l’examen du projet de décret exécutif relatif à l’exercice du contrôle budgétaire était à l’ordre du jour d’une réunion du gouvernement, présidée hier par le premier ministre Nadir Larbaoui, indique un communiqué officiel rendu public par les services du premier ministère. Un nouveau texte qui «s’inscrit dans le cadre du processus de réforme de la gouvernance des finances publiques à travers une approche consacrant les principes de transparence et de responsabilité», précise le même communiqué, en soulignant que cette démarche globale «vise à atteindre les plus hauts niveaux d’efficacité des dépenses publiques». Tel qu’enclenché ces deux dernières années à l’aune de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances (LOLF), le processus de réforme budgétaire cible ainsi une rationalisation optimale de la gestion de l’argent public à travers la mise en place de nouveaux instruments numérisés d’allocation de ressources financières et d’une nouvelle approche basée sur une évaluation rigoureuse des coûts et objectifs à assigner aux dépenses de l’Etat. En clair, tout en évitant de rogner sur les besoins de financements de son action sociale et économique, l’Etat veille à travers une séries de réformes à garantir une gestion plus efficace de ses finances, de sorte à ce que chaque budget alloué corresponde rigoureusement à un programme bien ficelé et à des objectifs précis à concrétiser. Durant ces quelques dernières années, faut-il le souligner, le budget de l’Etat connaît clairement une forte expansion en termes de dépenses, en particulier celles autorisées pour l’exercice en cours, plafonnées à un niveau historiquement haut de plus de 15.275 milliards dinars, contre des recettes prévisionnelles de l’ordre de 9105 milliards de dinars. Un effort budgétaire, pour le moins conséquent, consenti essentiellement pour faire face aux besoins sociaux, dont notamment le soutien au pouvoir d’achat des populations, mais également à l’accélération de la réalisation de grands projets d’investissements publics pour doper la croissance économique. Une politique budgétaire à la fois nécessaire et pragmatique pour poursuivre la résorption des déficits sociaux et favoriser en même temps l’accélération de la diversification de l’économie à travers le financement de grands projets structurants, mais une politique qui nécessite toutefois d’être contenue dans des proportions rationnelles, au vu des vulnérabilités du budget de l’Etat aux retournements de conjoncture sur les marchés du pétrole et du gaz.

 

Modernisation de la gestion des finances de l’État

D’où découle l’importante réforme engagée ces deux dernières années par les pouvoirs publics afin de moderniser la gestion des finances de l’Etat et d’éviter ainsi toute forme de gabegie ou d’allocations inconsidérées des ressources financières disponibles. La loi organique relative aux lois de finances, le nouveau code des marchés publics, le texte portant règles de comptabilité publique et de gestion financière, le système intégré de gestion budgétaire (SIGB) et le projet de décret relatif à l’exercice du contrôle budgétaire, examiné hier en réunion du gouvernement, constituent ainsi autant d’actions de réformes mises en œuvre par l’Etat en vue d’instaurer plus de  transparence et plus d’efficacité dans le suivi et la gestion des fonds publics. Il s’agit en substance, comme l’expliquait le premier argentier du pays Laâziz Faïd lors de son passage en janvier dernier au forum El Moudjahid, de passer désormais d’une logique de «comptabilité de caisse à une approche basée sur une comptabilité budgétaire générale et analytique», de mieux évaluer «combien coûte un patient, un étudiant, un mètre cube d’eau, un mètre linéaire de route ou d’autoroute», ainsi que tout autre équipement ou programme financé sur le budget de l’Etat, de sorte à mieux gérer le coût réel et l’efficacité du service public. Une réforme déterminante en somme, car engageant la gouvernance même de l’Etat et de ses différents démembrements, à travers l’instauration de nouvelles exigences d’évaluation, de contrats de performance et d’obligation de résultats.

R.A.