Intervenant ce vendredi à Sorrente en Italie à l’occasion de sa participation à la quatrième édition du Forum international « Vers le Sud », organisé sous le thème : « La stratégie européenne pour une nouvelle ère géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée », le ministre d’Etat, ministre de l’Energie M. Mohamed Arkab a présenté la vision globale de l’Algérie pour une transition énergétique durable et aussi pour le renforcement du partenariat énergétique euro-méditerranéen.
L’importance du plan Mattei
Tout en soulignant l’importance du forum qui constitue une plateforme de consultation sur les défis géopolitiques actuels et leurs impacts économiques, M. Arkab a également mis en évidence le plan Mattei pour le développement de la coopération avec l’Afrique, ainsi que les questions de sécurité énergétique et alimentaire et de changement climatique en Méditerranée.
« Le monde connaît actuellement de profondes transformations, caractérisées par des tensions géopolitiques croissantes et la désintégration de l’ordre économique mondial traditionnel, ce qui nécessite la construction d’une coopération régionale équitable et durable, fondée sur la solidarité et un partenariat gagnant-gagnant. La région méditerranéenne, forte de ses ressources naturelles et humaines et de sa situation stratégique, est bien placée pour devenir un pôle de transition énergétique et de développement durable. Nous appelons à l’établissement d’un partenariat euro-méditerranéen efficace, fondé sur le partage des bénéfices et des responsabilités » a plaidé le ministre Arkab.
La stratégie algérienne
Poursuivant son intervention, le ministre Arkab a passé en revue les principaux piliers de la stratégie énergétique nationale lancée par l’Algérie, qui porte notamment sur le renforcement de la production de gaz naturel et la réduction de l’empreinte carbone, le développement du recours aux énergies renouvelables, en atteignant 15 000 mégawatts d’énergie solaire d’ici 2035, dont 3 200 mégawatts sont actuellement en construction, la mise en œuvre de nouveaux programmes dans les domaines de l’efficacité énergétique, de l’isolation thermique et de la rationalisation de la consommation énergétique, notamment dans les secteurs résidentiel et industriel.
Dans cette optique, le ministre a souligné l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre le changement climatique, notamment par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, et la promotion de l’utilisation de carburants propres dans les secteurs du transport maritime et aérien.
Hydrogène vert et SoutH2 Corridor
Concernant l’hydrogène vert, M. Arkab a souligné que l’Algérie, grâce à sa situation géographique, ses infrastructures énergétiques et son expertise technique, est l’un des pays qualifiés pour mener cette transformation. Il a évoqué le projet de « SoutH2 Corridor », qui relie l’Algérie à l’Europe (renforcé par une déclaration d’intention conjointe signée à Rome en janvier 2025).
« Aussi, l’Algérie prévoit de lancer le projet Medlink, qui vise à exporter jusqu’à 2 000 mégawatts d’électricité verte vers l’Italie par an, ainsi que le projet d’interconnexion électrique Nord-Sud de l’Algérie, doté d’un investissement de plus de 3 milliards de dollars, qui vise à déployer les énergies renouvelables à grande échelle et à accroître ses exportations vers l’Afrique » a-t-il ajouté.
Interconnexion : Des discussions avancées avec 3 pays africains
Le ministre a indiqué que l’Algérie mène des consultations avancées avec la Libye, l’Égypte et la Mauritanie afin de connecter les réseaux électriques, de renforcer l’intégration énergétique régionale et de préparer le terrain pour un marché africain unifié de l’électricité.
Par ailleurs et concernant la sécurité hydrique, M. Arkab a souligné l’adoption par l’Algérie d’une stratégie nationale ambitieuse de dessalement de l’eau de mer.
« 06 nouvelles usines ont été construites, portant la capacité de production à 3,7 millions de mètres cubes par jour, couvrant ainsi plus de 42 % des besoins des villes côtières. Ce volume devrait atteindre 5,2 millions de mètres cubes par jour d’ici 2030, avec l’achèvement de 06 autres nouvelles stations de dessalement » a-t-il ajouté.
Enfin, le ministre Arkab a réitéré le soutien total de l’Algérie au Plan Mattei : « Ce plan est une opportunité stratégique pour renforcer la coopération énergétique entre les deux rives de la Méditerranée et élargir les partenariats avec l’Afrique. L’Algérie et l’Italie partagent une ambition commune d’établir un partenariat énergétique et économique solide et global. L’avenir du paysage énergétique méditerranéen dépend de notre capacité commune à construire une coopération fondée sur les intérêts mutuels, la solidarité et la responsabilité collective » a-t-il affirmé.
Dans cette optique, le même responsable a souligné la disposition de l’Algérie à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la sécurité énergétique, à promouvoir le développement durable et à relever les défis du changement climatique, en particulier dans le sud de la Méditerranée.