PAR NABIL M.
Le secteur de l’agriculture a enregistré une avancée significative dans le processus d’assainissement et de récupération du foncier en ce début d’année.
Dans un entretien accordé à l’agence Bloomberg, Mohamed Ameziane Lanasri, Directeur général de l’Office national des terres agricoles (ONTA), a annoncé que 96% des dossiers liés aux litiges fonciers agricoles ont été résolus, marquant une avancée importante dans cette opération vitale pour le secteur agricole national. «Des efforts sont en cours pour parvenir à des solutions concernant les 4% restants», a-t-il ajouté.
Ces opérations ont permis «d’accorder des droits de concession à plus de
200 000 investisseurs sur un total de 2,3 millions d’hectares», a précisé le même responsable, soulignant que les autorités du pays se concentrent sur la récupération de plus de 500 000 hectares. Dans ce sens, M. Lanasri a expliqué que l’Etat «prospecte en continu pour identifier les zones les plus appropriées pour leur récupération, et qui sont ensuite proposées aux investisseurs via une plateforme numérique», mise en place par l’ONTA en novembre 2023, garantissant transparence et efficacité dans l’attribution des concessions.
Le premier responsable de l’Office a affirmé en outre que l’Algérie avait pour objectif d’attirer des investissements locaux et étrangers afin de stimuler la production de cultures clés telles que le blé, le maïs et la betterave sucrière. «Pour l’année 2025, le gouvernement a alloué 120 000 hectares de terres aux investisseurs dans plusieurs wilayas», a-t-il affirmé.
Un engagement des pouvoirs publics
En janvier dernier, le même responsable avait affirmé dans un entretien à l’APS que le processus d’assainissement et de récupération du foncier agricole dans le cadre de l’exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l’Etat et la conversion du droit de jouissance en droit de concession, a atteint des étapes «très avancées».
Cette opération vient en application des instructions du président de la République de «clôturer ce dossier avant la fin de l’année 2025». Le chef de l’Etat avait souligné en novembre dernier que «le foncier agricole est un problème hérité depuis l’indépendance, mais nous nous attèlerons à clore définitivement ce dossier en 2025». Il avait appelé, à cet effet, les membres du gouvernement à travailler avec les agriculteurs pour trouver une solution à ce dossier ainsi que les cadres juridiques devant définir et protéger la propriété foncière.
Plusieurs terres inexploitées ont ainsi été récupérées et redistribuées dans le cadre de la concession. Cette opération est intervenue sur la base des résultats de l’inspection effectuée sur le terrain par les comités de wilayas chargés du suivi et du contrôle de la mise en œuvre des projets agricoles et qui comptent parmi ses membres des représentants de l’Office, des Directions des services agricoles et des communes.
Ainsi, la décision de récupérer ces terres agricoles est intervenue après avoir transmis aux bénéficiaires des mises en demeure à ce sujet, sachant que de nombreux agriculteurs se sont conformés et ont adhéré aux termes du cahier des charges, tandis que d’autres contrats de concession agricole ont été résiliés et récupérés pour être attribués à des investisseurs sérieux.
L’engagement des pouvoirs publics en faveur du développement agricole se manifeste également à travers des projets d’infrastructure et de modernisation, notamment l’électrification des zones agricoles, l’augmentation des capacités de stockage de blé et la numérisation du secteur, visant à créer un environnement propice à l’investissement.
Pour rappel, plusieurs projets sont en phase de démarrage avec la mise à disposition des opérateurs économiques sur la plateforme numérique de l’ONTA d’une superficie de plus de 80 000 ha, afin de garantir une meilleure transparence dans l’attribution du foncier agricole.