Par Djilali. B
Si l’Algérie salue et appuie l’adhésion de l’Union africaine au G20, elle met néanmoins un point d’honneur, par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, à mettre en avant les intérêts et les priorités du continent dans ce groupe euro-africain.
En effet, lors de son intervention, hier, aux travaux de la 45e session du Conseil exécutif de l’UA, qui se tenait à Accra, la capitale ghanéenne, Ahmed Attaf a invité les membres à une réflexion sur la manière de tirer profit de cette présence dans le G20 ainsi que les priorités à mettre en avant dans le cadre du développement.
«L’adhésion de notre continent au G20 en qualité de membre permanent se veut un acquis précieux et stratégique, a-t-il relevé, cependant, a souligné le chef de la diplomatie algérienne, nous nous sommes contentés, durant tous les mois précédents, de saluer cet acquis sans approfondir la réflexion sur la manière d’en tirer profit pour le mettre au service des priorités et des aspirations de notre continent en matière de croissance et de développement dans les différents domaines», a-t-il souligné.
Par ailleurs, Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a réaffirmé dans son allocution, le soutien de l’Algérie à la proposition sur la tenue, septembre prochain, d’une session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), pour préparer le prochain sommet du G20 et définir les objectifs et les priorités, suite à l’adhésion de l’UA à ce groupe. Selon son optique, l’admission de l’Union africaine en tant que membre permanent du G20 appelle les pays membres de l’UA à définir à la fois les objectifs de cette action ainsi que les priorités, en termes de dossiers économiques, dont elle devra discuter.
Lorsqu’il a abordé la clause relative à la participation de l’UA au G20, M. Attaf a souligné que «l’adhésion de notre continent au G20 en qualité de membre permanent se veut un acquis précieux et stratégique». Il invitera cependant les pays de l’Union à être plus actifs pour tirer profit de cette adhésion.
«Nous avons tranché auparavant la représentativité de l’UA au sein des réunions du G20, à différents niveaux, mais la participation n’est pas un but en soi. C’est dans cette perspective que la délégation (algérienne) estime qu’il existe deux questions essentielles nécessitant un intérêt particulier», a soutenu le ministre, soulignant que la première question est procédurale d’autant qu’elle concerne la méthode de préparer les réunions du G20 ». Et de s’interroger légitimement, dans le même sillage, sur l’entité qui doit prendre en charge cette question, la Commission de l’UA, les Etats membres ou les deux à la fois. M. Attaf a déclaré que «l’Algérie considère que cette question extrêmement importante, de notre point de vue, requiert la mobilisation de tous les Etats membres pour examiner les points inscrits à l’ordre du jour du G20 et prendre, ainsi, des positions unifiées à cet effet». Plus rassurant, le diplomate a ajouté : «nous soutenons la proposition de tenir, septembre prochain, une session extraordinaire du Conseil exécutif pour préparer le prochain sommet du G20 ». Il s’agira d’accorder les accordéons des pays représentatifs de l’UA au sommet du G20. Cette proposition est directement liée à la seconde question évoquée par le ministre, puisqu’il s’agit de la définition des objectifs attendus de cette adhésion du Groupe. «La deuxième question est objective et essentielle par excellence, car concernant la définition des objectifs à réaliser dans le cadre de l’adhésion de l’UA au G20 mais aussi la manière d’en tirer profit pour réaliser les priorités stratégiques de notre continent, notamment celles liées à la réforme des institutions financières et monétaires internationales, au traitement structurel de la dette mondiale et au financement international du développement», a précisé M Attaf. Tout un programme !