Attaf : «On ne tournera pas le dos au Sahel»

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La Ligue arabe adhère à la proposition de l'Algérie

Par Djilali B.

 

L’Algérie n’abandonnera jamais la région du Sahel qui continue de traverser une longue zone de turbulences politico-sécuritaires. Ce principe a été rappelé par le chef de la diplomatie algérienne à l’occasion de la Journée de la diplomatie, au cours de laquelle il avait abordé dans son allocution les principales escales doctrinales de la diplomatie algérienne, sa constance et son combat pour la liberté et la souveraineté des Etats.

C’est en ce sens que M. Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a abordé la situation dans la sous-région sahélo-saharienne en avançant d’emblée l’atout de la solidarité de l’Algérie avec les pays de cette région en proie à une déstabilisation «chronique» ainsi que d’autres défis majeurs.

«En ce qui concerne la région sahélo-saharienne qui fait face à des situations difficiles qui ne sont ni faciles ni conjoncturelles en raison des multiples défis sécuritaires, politiques, de développement et environnementaux, a rassuré le ministre, l’Algérie ne tournera pas le dos à cette situation, ne lésinera pas sur ses efforts pour influer positivement sur le cours des événements dans son voisinage», a insisté M. Attaf, ajoutant que «l’Algérie ne sera qu’aide dans cette sphère pour les frères de la région et qu’elle ne peut être qu’un soutien». «Un soutien pour l’indépendance et pour la souveraineté pour les pays de cet espace».

Il est évident que son discours, par-delà ses assurances pour les pays du voisinage dont le sort impacte, sans doute, la situation interne de l’Algérie, tend aussi à pointer du doigt les défaillances et les graves erreurs d’appréciation de certaines autorités de pays de la région.

«L’Algérie sera, a précisé M Attaf, le soutien de toutes les initiatives qui versent dans le sens de la stabilité et de la sécurité dans la région».

En effet, l’Algérie, historiquement, ne s’est pas contentée de proposer des initiatives pour transcender les conflits, des formules de coopération sécuritaire dont des mécanismes communs et d’entraide militaire pour faire face à la menace terroriste, ou encore en proposant ses services dans le cadre de médiations pour mettre fin à des conflits internes. Toutefois, des interférences étrangères sont venues parasiter ces louables entreprises. Ce que n’a d’ailleurs pas manqué de dénoncer Ahmed Attaf, qui a brocardé ceux qui alimentent ces conflits et déstabilisent la région.

«Quant à ceux qui versent le venin de la division, nous disons, a averti M. Attaf, que ce qui unit l’Algérie avec les pays et les peuples de son voisinage du Sahel sont des liens enracinés plus forts pour être secoués ou déstabilisés par ces manœuvres découvertes qui renseignent sur l’ignorance de leurs auteurs, éloignés de l’histoire proche et ancienne de cette région, qui a consacré le rôle de l’Algérie qui s’est placée du côté des frères dans toutes les situations». Cette sentence est adressée particulièrement à ces pays nourris par une volonté de continuer à déstabiliser des pays de la région en créant de nouveaux foyers de tension et des dissensions entre ces pays et l’Algérie.

Il y a lieu de rappeler que M. Attaf a repris, d’une certaine manière, le propos tenu par le président de la République lors de sa rencontre avec la presse diffusée samedi dernier, où il avait déclaré que l’Algérie n’abandonnera pas ses voisins du Sahel et qu’elle n’a aucune intention hégémonique dans la région. En plus d’avoir été rassurant pour les pays du voisinage – le Niger est un exemple de cette solidarité historique et désintéressée -, Abdelmadjid Tebboune répondait comme l’a fait son chef de la diplomatie, avec l’élégance qui sied à la situation, à la diatribe franchement inopportune et diplomatiquement outrageante du putschiste malien à l’ONU. Une leçon à méditer.