Par S. Ould Ali
Au lendemain de la tragédie qui a frappé «Terrain Chabat», dans le quartier des Planteurs, où un glissement de terrain a entraîné la mort de quatre membres de la famille Khoudha et l’effondrement de plusieurs habitations précaires, les autorités locales ont déployé une série de mesures d’urgence pour prendre en charge les familles sinistrées et engager des mesures pour éviter de nouveaux drames.
Ainsi, 182 familles occupant des habitations classées zone rouge, c’est-à-dire menacées d’un effondrement imminent, ont été relogées en urgence dans la cité des 900 logements publics locatifs de Misserghine, localité située à 25 kilomètres au sud-ouest d’Oran. Une mesure saluée par les habitants, longtemps pris au piège de la peur quotidienne de voir leurs maisons s’écrouler dans l’un des quartiers les plus vulnérables d’Oran. Certaines familles ont dû rejoindre leurs nouvelles habitations les mains vides, ayant tout perdu dans l’éboulement soudain qui a enseveli leurs maisons sous les rochers et les gravats. Ces sinistrés ont pu bénéficier d’un soutien matériel d’urgence, notamment en literie et couvertures, fourni par les services dépendant du ministère de la Solidarité nationale.
Hier, les opérations de déménagement se poursuivaient, tandis qu’une cinquantaine techniciens du Contrôle technique de la construction (CTC) poursuivaient leur mission d’identification et de recensement des habitations présentant un risque majeur, afin d’organiser le transfert rapide des occupants vers des logements sécurisés. Cela étant, les autorités locales semblent encore manquer de données actualisées concernant le nombre exact d’habitants du quartier des Planteurs. Le wali d’Oran, Samir Chibani, a reconnu s’appuyer sur des statistiques datant de 2006, qui faisaient état de
20 000 habitations précaires, un chiffre probablement dépassé au vu de l’évolution démographique et urbaine de ces dernières années.
Parallèlement à cela, une équipe de psychologues de l’EPSP de Bouamama s’est rendue sur les lieux du sinistre afin d’apporter un soutien aux familles traumatisées. Ils ont été à l’écoute des inquiétudes exprimées et ont prodigué des conseils pour aider les victimes à faire face au choc émotionnel.
Un accompagnement est également proposé au Centre intermédiaire de traitement des addictions de Yaghmoracen, où les personnes affectées peuvent bénéficier d’un suivi psychologique individualisé. Les élèves impactés par le drame, quant à eux, sont orientés vers les unités de dépistage et de suivi scolaire dont ils relèvent.
On a, par ailleurs, appris que la majorité des 13 blessés évacués la nuit du drame ont pu quitter le CHU Dr Benzerdjeb après avoir reçu les soins nécessaires. Selon le chargé de la communication de l’hôpital, deux personnes seulement ont subi des interventions chirurgicales au niveau de leurs jambes. Et leur état de santé n’est pas préoccupant.
En tout état de cause, la tragédie du «Terrain Chabat» a mis une fois de plus en lumière sur la fragilité des habitations précaires et l’urgence de politiques de relogement plus ambitieuses. Si les mesures d’urgence ont permis d’éviter une crise humanitaire immédiate, elles ne sauraient remplacer une stratégie à long terme pour sécuriser les zones à risque et garantir à chaque citoyen un logement digne et sûr.