/L’annonce serait imminente. La décision politique à laquelle a fait allusion, il y a quelques jours, le ministre des Transports, M. Bekkaï, déboucherait sur une première augmentation du nombre de vols de la compagnie nationale Air Algérie.
Cette augmentation serait essentiellement ciblée vers la France et dans une moindre mesure l’Espagne en raison de l’inadéquation de l’offre actuelle avec les réels besoins des Algériens résidant sur le territoire national et ceux de l’étranger. Après la déclaration du premier responsable du secteur des transports qui annonçait, il y a de cela 72 heures, une amélioration des conditions de transports par le rajout d’un certain nombre de vols, le directeur général d’Air Algérie lui a emboité le pas pour abonder dans le même sens en fournissant un ensemble de données à l’opinion publique nationale sur cette épineuse question. Malgré la reprise partielle des vols internationaux et nationaux, ce sont plus de trente avions d’Air Algérie qui restent cloués au sol faute de rotation suffisante vers des destinations internationales. «Je ne me déplace plus à l’aéroport pour ne pas voir les avions parqués. Ça me fait trop mal au cœur», a lancé M. Amine Debaghine Mesraoua, lors de son audition, le lundi 7 mars 2022, par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN). Si actuellement et selon les chiffres fournis par responsable N°1, la compagnie battant pavillon national tourne autour de 10% de ses capacités d’avant Covid, différentes sources indiquent que ce chiffre pourrait être porté dans un premier temps à 35%. Soit un programme des vols 3 fois et demi supérieur à celui en vigueur actuellement. Des députés en poste ainsi que d’anciens élus, à l’image de Samir Chaâbna, ont même énuméré les villes françaises qui seraient impactées par cette nouvelle programmation. Ainsi, il serait question de renforcer les destinations desservies actuellement, à l’image de Paris et Marseille et la réouverture de plusieurs lignes comme Lyon, Lille ou Toulouse. Selon les mêmes élus, des pays comme l’Espagne et dans une moindre mesure la Belgique pourraient être positivement impactés. Cette nouvelle augmentation serait «graduelle en raison de l’état actuel de l’ensemble de la flotte», selon Amine Debaghine Mesraoua, qui dit que que son leitmotiv est de «transporter les gens en assurant toute la sécurité nécessaire». Il précisera qu’au moindre doute, la compagnie ne fera pas voler «un appareil, quitte à laisser en rade 300 passagers en assumant l’ensemble des frais».
Prix des billets, les explications d’Air Algérie
D’un autre côté, le N°1 de la compagnie expliquera qu’il existe un lien de cause à effet entre le nombre de vols et le coût des billets. «Une fois qu’on aura plus de fréquences, on va multiplier notre grille tarifaire de sorte à faire baisser les prix. L’idéal pour nous, c’est d’envoyer des avions avec aucun siège vide». En fait selon ses dires, il existe sur le système de réservation de la compagnie «onze classes différentes en classe économique» et ces dernières pourront être réactivées dès la mise en place du nouveau programme. Pour le moment, la compagnie a fonctionné en mettant en vente le tarif le plus élevé sur chaque siège offert à la commercialisation. Néanmoins, il tiendra à préciser que la compagnie nationale ne pourra pas faire des miracles en termes de tarification. «J’entends dire que des personnes ont trouvé des vols Paris-Casablanca à 30 €, mais il s’agit d’une seule place dans l’avion, pas la totalité des billets. Est-il possible de mobiliser un Airbus Paris-Alger pour des billets vendus à 30 € sachant que nous payons au minimum 18.000 DA de taxes pour chaque passager sur cette destination ?» s’est interrogé le directeur général de la compagnie.
C. S.
