Automobile : après Chery, DFSK se démarque des fausses offres

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Par Brahim Aziez

Après Algerian Leader Compagny, distributeur de Chery en Algérie, qui a réagi aux publicités mensongères publiées sur les réseaux sociaux sous son label, c’était au tour, hier, du distributeur de DFSK en Algérie de communiquer sur les fausses annonces qui pullulent ces derniers temps sur la toile, faisant croire aux Algériens que des formules de crédit fournisseur ou de vente à tempérament sont disponibles chez les concessionnaires automobiles algériens. Et comme cela touche particulièrement Burgan International, distributeur de DFSK en Algérie, le concessionnaire a formellement démenti ce genre de pratiques et averti quant à d’éventuelles poursuites judiciaires.

Il est vrai que des publicités apparaissent ces derniers temps sur les réseaux sociaux sur de prétendues offres de vente à tempérament, ou de disponibilité supposées de véhicules neufs chez tel ou tel concessionnaire.

Aussi, Burgan International, à l’instar d’ALC, s’est adressé à son tour à ses clients via sa page Facebook pour démentir de telles offres, quand bien même celles-ci émaneraient d’un agent de son réseau.

L’occasion aussi pour le concessionnaire de s’excuser des retards accusés dans la livraison de leurs véhicules, expliquant que cela relève de facteurs exogènes, indépendants de la volonté du concessionnaire.

Ces réactions, qui pourraient s’élargir à d’autres concessionnaires, viennent quelques jours après la réaction du ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique (MIPP) qui, s’adressant aux concessionnaires automobiles particulièrement, avertissant quant aux conséquences du non-respect des dispositions du décret exécutif 22-383 du 17 novembre 2022 et du cahier des charges y afférent.

Dans le communiqué du MIPP, et parmi les entorses décriées par les consommateurs, il avait été relevé deux infractions commises par les concessionnaires et signalées par les clients. «Le ministère de l’industrie a été destinataire de nombreuses plaintes de la part de citoyens, ayant pour objet la non-livraison, dans les délais légaux, de leurs véhicules commandés, conformément aux dispositions des articles 18 et 19 du cahier des charges annexé au décret exécutif 22-383 du 17 novembre 2022, et l’induction en erreur de l’opinion publique par certains concessionnaires agréés, en faisant de la publicité mensongère, affirmant la disponibilité des véhicules neufs et leur livraison dans les délais légaux», rapportait le communiqué.

Aussi, le ministère avait souligné l’importance du respect des dispositions du cahier des charges et «exhorté tous les concessionnaires agréés à respecter pleinement le cahier des charges et à se conformer à toutes ses dispositions, notamment celles relatives aux délais de livraison, et le non-recours à la publicité mensongère sur la disponibilité des véhicules», précisant que des mesures seront appliquées par le ministère en cas de non-respect du dispositif. Des mesures qui peuvent aller jusqu’au retrait de l’agrément : «En cas de non-respect de cet engagement, le ministère prendra les mesures prévues par la législation et la réglementation en vigueur, pouvant aller jusqu’au retrait de l’agrément.»

Et pour mieux suivre le respect des dispositions du décret exécutif 22-383 du 17 novembre 2022 et du cahier des charges qui lui est annexé, le ministère de l’industrie a mis en place une plateforme numérique dédiée aux réclamations des citoyens.

Des antécédents d’arnaques encore en mémoire

Il convient de rappeler qu’à la période d’explosion du marché, au milieu des années 2000, un concessionnaire agréé proposait un crédit fournisseur à ses clients. Charak Motors, distributeur, alors, de la marque chinoise Gonow entre autres, drainait les clients crédules avec ses offres qui consistaient à verser 50% du prix du véhicule à la commande, alors que les 50% restants étaient étalés sur 3 ans. Pour mieux se rapprocher des pratiques utilisées par les banques, le concessionnaire demandait à ses clients de fournir un petit dossier administratif constitué de la photocopie légalisée de la carte d’identité nationale, d’un extrait de naissance numéro 12, d’un certificat de résidence, de la dernière quittance de Sonelgaz, d’une attestation de travail, des trois dernières fiches de paie ainsi que de 6 chèques de garantie. L’intéressé pouvait prendre la voiture dès le versement de la première tranche et la signature du contrat, mais le véhicule restait au nom de Charak Motors jusqu’au payement total du véhicule. Quelque temps après, le concessionnaire mettait la clé sous le paillasson en emportant avec lui près de 29 milliards de centimes représentant les 50% versés par ses clients.

Les 284 victimes qui avaient été arnaquées ont été jusqu’à se rendre à la présidence de la République pour demander de trouver une solution à leur problème, pourtant «réglé» par la justice.

Les faits remontent à 2005 lorsque ces derniers, loin de se douter de l’«arnaque» dont elles allaient être victimes, passaient commande chez ce concessionnaire, depuis en fuite avec l’un de ses acolytes, après avoir fermé dès 2007 le siège de l’entreprise, sis à Staouéli (Alger). Recherché par la justice pour arnaque, le responsable de la société avait promis des véhicules neufs de marque chinoise à ses clients, contre le payement de 50% du prix initial, et le reste échelonné sur 3 ans sous forme de crédit maison sans intérêts. Voyant que des mois et des mois après leur commande, leurs véhicules (tracteurs, bus…) tardaient à être livrés, les victimes se sont constituées en partie civile contre la société Charak Motors et ont déposé plainte en 2006 près le tribunal de Chéraga. Des décisions de justice ont été rendues en leur faveur, sans qu’elles aient récupéré leurs avances.

B.A.