PAR BRAHIM AZIEZ
Après avoir mis sur rail le processus d’industrialisation de la production automobile à travers l’usine Fiat qui entrera en service le mois prochain, et Chery qui annonce un projet d’envergure à Bordj Bou Arréridj, nonobstant les projets en cours de maturation ou de « peaufinage », à l’image de ceux de JAC à Aïn Témouchent et Renault à Oran, Ali Aoun semble mettre le cap sur le développement du tissus industriel et, avec, les réseaux de sous-traitance.
Lors de son intervention, jeudi dernier au sénat, le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique a révélé que 16 opérateurs avaient obtenu des autorisations pour la création d’usines de pièces détachées. Répondant, lors d’une séance de questions orales, à la question du sénateur Lakhdar Moulay Saâdoune sur l’intégration des entreprises de production de pièces détachées dans la chaîne de production automobile, Ali Aoun a indiqué que cette question était tributaire du lancement des usines de construction automobile, rappelant qu' »il existe actuellement une seule usine d’une marque connue, qui sera inaugurée en décembre prochain, en attendant les usines qui entreront en production l’année prochaine ».
Il ajoutera néanmoins que « cela n’a pas empêché d’accorder des facilitations aux investisseurs dans ce domaine », précisant que 16 opérateurs avaient obtenu des autorisations pour la création d’usines de pièces détachées. Sans donner plus de précisions sur ces opérateurs ni leur domaine d’intervention, Ali Aoun a insisté sur « la nécessité de s’appuyer sur le réseau de sous-traitance et de fournir tous les intrants et les composants, en mettant l’accent sur les pièces en plastique à base de polypropylène ». Il en profitera pour rappeler le projet de création d’une usine pour la production du polypropylène relevant du secteur de l’énergie.
De même, il convient de signaler que rares sont les équipementiers ayant franchi le pas en s’implantant en Algérie, soit en direct ou à travers des partenariats avec des opérateurs nationaux.
Quels sont ces 16 opérateurs ?
Seize opérateurs ayant obtenu des autorisations pour la création d’usines de pièces détachées n’est pas fortuit comme chiffre. Ces derniers viendraient s’ajouter aux 300 répertoriés par le ministère de l’industrie, entre opérateurs locaux et joint-ventures, mais dont une partie seulement répondrait aux normes ISO internationales. Une certification qui leur ouvriraient la voie à la sous-traitance, de manière à devenir fournisseurs de première monte à ces futures usines, ou d’activer dans l’alimentation du marché de la pièce de rechange et de la réparation qui requiert des normes tout aussi exigeantes, comme c’est le cas de certains intervenants avec le réseau Motrio.
A défaut de connaître l’identité de ces 16 opérateurs, on est tenté de faire le lien avec le groupe italien Adler ayant rendu visite au ministre de l’industrie en début d’année, pour faire part de ses ambitions industrielles en Algérie, ou encore aux éventuels équipementiers italiens, dont des fournisseurs du constructeur italien, ayant formulé des intentions de s’implanter en Algérie à l’occasion du forum sur les perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie, tenu fin mai dernier à Turin.
On se rappelle encore de l’appel lancé, en septembre dernier, par Ali Aoun en direction des responsables de Stellantis pour faire venir leurs fournisseurs en Algérie, sachant que le groupe PSA (aujourd’hui allié du FCA dans Stellantis) disposait d’une filiale composée d’équipementiers devant accompagner le fameux projet d’usine Peugeot en Algérie, Fauricia. Qu’en est-il au juste de ces 16 opérateurs autorisés à fabriquer des pièces de rechange en Algérie ?
B. A.