Automobile: des propositions pour la sous-traitance

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Les filiales étrangères s'associent avec des partenaires algériens

La relance du secteur de l’automobile ramène aussi le débat sur la sous-traitance. Adel Bensaci, président du cluster mécanique de précision et du conseil consultatif pour la promotion des PME a révélé qu’ils ont « proposé une zone franche pour les sous-traitants »

Avec l’avènement d’une véritable industrie automobile qui devrait voir le jour la fin de l’année prochaine, la nécessité de disposer d’un tissu industriel s’impose, «surtout que l’automobile est un secteur structurant qui touche la mécanique, le textile, le plastique, l’électronique…»

C’est l’avis de Adel Bensaci, président du cluster mécanique de précision Algérie, qui était hier l’invité de la rédaction de la Chaîne 3. Celui-ci estime qu’il y a déjà des acteurs qui activent dans le domaine depuis longtemps, rappelant que «la filière mécanique a commencé à se développer dans la années 1970, et que des sous-traitants locaux fournissaient alors la SNVI, l’ENTP, le complexe de moteurs et tracteurs de Constantine, etc.».

Il y a lieu d’ajouter la régie Renault d’El-Harrach, quand bien même c’était des complexes qui se voulaient «intégrés, à l’époque». Et d’ajouter qu’entre les années 1980 et 1990, la SNVI comptait déjà près de 300 sous-traitants.

Selon lui, «nous avons une vingtaine de PME qui activent dans le secteur automobile, notamment les sièges, les batteries, les tableaux de bord, les pare-chocs et autres éléments qui entrent dans la fabrication des véhicules, mais cela reste insuffisant vu les objectifs de l’Algérie».

Pour lui, cela reste insuffisant, surtout que «nous sortons d’une période de gabegie durant laquelle il y a eu des erreurs qu’il ne faut pas répéter».

Intégration de PME dans le secteur automobile 

Le président du cluster mécanique révélera que «nous sommes en train de travailler sur l’intégration d’un certain nombre de PME dans le secteur de l’automobile pour les spécialiser, parce que ce secteur a ses propres normes, ses propres standards, et il faut les accompagner».

Il rappellera qu’avant leur homologation par les constructeurs, ces constructeurs locaux doivent répondre à un système de management (ISO 9001 entre autres), mais encore faut-il que cela réponde à un certain volume et que cela soit intégré à une échelle régionale.

Sur la nécessité de faire venir les équipementiers étrangers en même temps que l’implantation des constructeurs, «si on a la chance de voir des équipementiers accompagner les constructeurs, pourquoi pas, ceci d’autant que l’Algérie offre des conditions très favorables comme le coût de la main-d’œuvre, de l’énergie, et de production qui sont très compétitifs, sans oublier la proximité avec l’Europe et les avantages offerts par le gouvernement».

Adel Bensaci rappellera au passage que certains pays comme la Turquie se sont plutôt spécialisés dans la pièce de rechange, dont ils sont devenus exportateurs, avant de se lancer dans l’industrie.

Plus affirmatif, il soulignera qu’«il y a un écosystème qui est en train de se mettre en place» et «à mon sens, la politique de développement qui est adoptée actuellement est complètement en phase avec le développement d’une industrie automobile pérenne».

Sur l’encouragement de la vingtaine de sous-traitants existants et ceux en voie de le devenir, le président du conseil national consultatif pour la promotion des PME indiquera qu’en plus des avantages qui ont déjà été octroyés, une proposition a été faite pour faire de l’Algérie une zone franche de manière à les exonérer de droits de douane et de TVA.

Homologation par les constructeurs

Autre recommandation de M. Bensaci, «la création d’un système de management qui réponde aux standards des constructeurs internationaux, avant de passer au stade d’homologation». Ce dernier poursuivra son intervention en affirmant que cet écosystème «doit être promu par la Bourse de sous-traitance qui joue un rôle pivot, qui elle-même doit être appuyée par le ministère de l’Industrie, notamment au travers de son infrastructure qualité, c’est-à-dire la Satim».

Loin de se satisfaire des points cités, le président du cluster mécanique de précision préconise également la formation spécialisée des employés. Et dans ce chapitre, il insistera sur la formation professionnelle qui représente, à ses yeux, «la cheville ouvrière de toute industrie naissante ou en développement».

Et d’insister sur le fait qu’«on n’a pas besoin uniquement de bureaux d’études et de recherches, mais aussi de personnes pour faire fonctionner la machine et les équipements».

Par Brahim Aziez