Automobile, il faut attendre le dernier trimestre de l’année

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«Les concessionnaires doivent comprendre que c’est fini !»

Le chef de l’Etat a reconnu que le dossier de fabrication et d’importation de véhicules neufs était «très compliqué». «On a eu par le passé une très, très mauvaise expérience, un seul concessionnaires a valu à l’Algérie une perte de 3,5 milliards dollars. On ne veut plus de ça. Il faut une vraie  industrie avec au moins un taux de 30% d’intégration. L’Algérie a trop reculé dans ce domaine, il n’y a pas si longtemps, on fabriquait des boîtes à vitesse, des moteurs… On est réduits à gonfler des pneus, à fabriquer les clés à molettes et visser des portes. Le montage automobile obéit à des règles. Les concessionnaires doivent comprendre que c’est fini. Je prends l’exemple d’un concessionnaire représenté par un grand showroom sur l’autoroute, si tu vas le voir pour une pièce, il te dira de revenir 3 mois après parce qu’il doit la commander. Comment peut-on parler d’industrie automobile quand tu n’a même pas de service après-vente ?» s’interroge Tebboune. Relancé sur la date prévisionnelle de l’entrée des premières voitures, le Président répondra : «Il faut attendre le dernier trimestre de l’année en cours».

«Nous avons une économie sous-développée»

Le chef de l’Etat  a reconnu hier, au cours de son entrevue avec les représentants de la presse nationale que l’économie algérienne est souffrante. «L’embellie financière actuelle est provisoire, il faut reconstruite notre économie qui est sous-développée, on est conditionné pour acheter, mais pas pour produire. On vend du pétrole pour acheter du blé… On y est obligés, parce que sinon, on devra faire un crédit. Puis, les prix du pétrole actuels ne nous profitent pas dans l’immédiat, car on a des contrats qu’on doit honorer et respecter. Ce sera le cas dans 3 mois, si les prix restent à ce niveau», dira d’emblée le Président, qui enchaîne : «Mais on ne fera plus les mêmes erreurs, on est vaccinés. En 1991, on a fait des crédits qu’on n’a pas pu rembourser et depuis 2018, notre réserve de change est passée de 120 à 60 milliards de dollars, mais depuis 2 ans, on a réussi grâce à notre politique à la maintenir à 47 milliards malgré la crise sanitaire.»

«On doit produire et conserver le pétrole et le gaz pour les générations futures»

Toujours en ce qui concerne l’économie nationale et sa dépendance aux exportations des hydrocarbures, Tebboune dira : «Aujourd’hui, on consomme la moitié du gaz et pétrole qu’on extrait. En 2021, on a décidé de suspendre l’importation de gasoil et d’essence, ce qui nous a fait économiser de l’argent. Nous avons une économie patriotique. On doit produire et préserver les richesses souterraines pour les générations futures… Depuis des décennies, on parle de Ghar Djebilet et ses trésors, il faut l’exploiter et exporter le fer et le phosphate avec tous ses dérivés. Il faut se tourner vers l’hydrogène vert, il faut développer et diversifier notre économie de manière à éviter de recourir à la dette extérieure. Parce que, si je fais un crédit pour construire un barrage d’eau, un port ou un chemin de fer qui rallie Alger à Tamanrasset, Tindouf à Tébessa, oui, je le ferai, c’est des projets rentables, mais faire du crédit consommable, je dis non», promet le Président qui, sans qu’il ne soit questionné, a évoqué l’annulation de l’exportation des déchets ferreux : «On a décidé de le faire, vous allez voir, ça va déclencher la fin du monde», allusion faite aux barons qui exploitent ce business.

S. H.