Avant première de “La famille” au festival du film méditerranéen de Annaba. Merzak Allouache : “J’essaie de tourner un film le plus rapidement possible”

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Alors qu’il approche de ses 80 ans, Merzak Allouache est sans doute le réalisateur algérien le plus prolifique. Il est donc naturel que cette édition du festival du film méditerranéen de Annaba lui rende hommage.

 De notre envoyée spciale à Annaba : Delloula Morsli

Le film “La famille” de Merzak Allouache a été projeté, en avant-première, dans la soirée du 27 avril au théâtre régional de Annaba Azzedine-Medjoubi. Cette comédie dramatique revient sur l’histoire de Merouane, joué par Abderrahmane Ikariouene, un ancien ministre qui s’apprête à fuir le pays avec sa famille à l’heure où le Hirak déferle dans les rues d’Alger, portant l’espoir d’un changement radical. Accompagnés de leur fille Sarah, interprétée par Nardjès Asli, ils s’apprêtent à liquider leurs biens mal acquis et à s’envoler vers un avenir incertain. Au casting du film, de grands noms du cinéma algérien, à l’image de Hamida Aït El-Hadj, dramaturge et formatrice à l’Ismas ; Khaled Benaissa, Nacereddine Djoudi ou encore Mohamed Bendaoud, qui était d’ailleurs tous présents à la projection.

 Un film et des défis

Le réalisateur a confié qu’il a tourné ce film avec ses propres fonds. “Comme vous le savez, nous travaillons grâce aux aides octroyées par le ministère de la culture. Malheureusement pour ce film, nous commençons à tourner à l’heure de la pandémie. Nous sommes donc dans l’urgence et la commission de lecture de scénarios du ministère refuse le dossier de financement car nous avions déjà entamé le tournage.” Allouache a également parlé de la nécessité de trouver des solutions immédiates lorsqu’on s’engage dans un projet cinématographique, surtout quand ce dernier se déroule à l’ère de la Covid-19. Il a cité à titre d’exemple la dernière scène de “La famille” qui a été tournée à Alger alors qu’elle était prévue dans le désert.

 Faire des films dans l’urgence

Le réalisateur aux 23 longs métrages a également souligné sa façon de faire particulière. En effet, Merzak Allouache tourne ses films dans l’urgence : “Comme je vieillis, il faut faire vite, j’essaie donc de tourner un film le plus rapidement possible.” Heureux de l’hommage que le festival lui a réservé, Allouache a déclaré avec humour : “Ça me fait peur, car les gens à qui on rend hommage habituellement se rapprochent de la mort.” Il est également revenu sur les deux films qu’il a réalisés après “La famille”, à savoir “Makane walou” et la comédie “Première ligne”, tourné sur une plage de la Madrague et actuellement en post-production. Le cinéaste n’a pas manqué de saluer la nouvelle génération de techniciens du cinéma avec laquelle il collabore depuis plus d’une décennie, tout en rendant hommage aux anciens du métier qui ne sont plus parmi nous aujourd’hui.

D.M.