Avant-première du long métrage La dernière reine à Alger : Une somptueuse fresque historique et romanesque

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Avant-première du long métrage " la dernière reine" à Alger : Une somptueuse fresque historique et romanesque

PAR WAFIA SIFOUANE

Après avoir cartonné en France, la dernière reine ou El-Akhira, long métrage de fiction coréalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri, sort enfin en salle demain.

A cette occasion, le film a été projeté en avant-première, mardi soir, à la salle Ibn Zeydoun face à une salle comble. Emue aux larmes, Adila Bendimerad, coréalisatrice et actrice principale, a présenté son bébé, une œuvre qu’elle a créée, portée et peaufinée durant de nombreuses années avant qu’elle ne puisse enfin la présenter en Algérie.

D’une durée de 113 minutes, la Dernière Reine est une immersion au cœur de l’histoire médiévale d’Alger. Entre guerre, romance, soif du pouvoir et revanche, le public est vite captivé. Nous sommes en 1516. Alger, prospère, est encerclée par les Espagnols.

Impuissant face à l’envahisseur, le roi Salim Toumi (Mohamed Tahar Zaoui) est contraint de s’allier avec le redoutable pirate Arroudj Barberousse pour libérer sa ville. Les Espagnols sont chassés mais le roi Salim est trahi, il a été assassiné. Zaphira, veuve de Salim, jusque-là présentée comme une reine joviale qui passe la plupart de son temps à festoyer au palais, prend place et s’impose comme mère de l’héritier du trône, son fils Yahia.

Arroudj est subjugué par cette femme de caractère adulée par tous et voit en elle sa future épouse mais aussi un raccourci pour accéder au trône d’Alger. C’était compter sans le fait que cette dernière est indomptable. S’ensuivra une série d’événements et de bouleversements qui font de l’histoire de Zaphira une véritable tragédie shakespearienne entre légende et réalité.

En plus d’une histoire qui vous prend aux tripes, titillant l’imaginaire du spectateur, la
Dernière Reine est aussi une direction d’acteurs hors pair. On y découvre d’ailleurs une
Imene Noel comme on l’a rarement vue, dans le rôle de la reine Chegga, l’autre veuve
du roi, ou encore Tarek Bouarara dans le rôle du loyal chef des gardes de Zaphira.

Quant à Dali Benssalah dans le rôle de Arroudj, il a carrément crevé l’écran dans son rôle de pirate impitoyable mais tellement intriguant. Avec ses palais luxuriants (le palais du mechouar de Tlemcen, le palais Mustpaha-Pacha et le Bastion 23), El Akhira dont le décor a été signé par la designer Feriel Issiakhem dévoile un patrimoine architectural séculaire de
Mezghena.

Quant aux costumes flamboyants, ils sont l’œuvre du chef costumier Jean Marc Mireté qui a pour l’occasion produit près de 3000 pièces inspirées d’un savant mélange des influences italiennes, françaises et les routes d’Inde très en vogue à l’époque. Offrant une véritable immersion dans Dzair, ville de Sidi Abderrahmane Ettaalibi, la Dernière Reine se dresse
comme une somptueuse fresque historique.

Adila Bendimerad en larmes : «Je ne peux pas décrire ce que je ressens…»

Au-delà d’une quête du pouvoir sans merci, le film est une véritable ode à la femme algérienne. Qu’elle ait réellement existé ou qu’elle soit inventée de toutes pièces, Zaphira incarne l’image de la mère patrie, une mère capable de faire couler le sang de ses propres frères pour protéger ses enfants quitte à sacrifier sa propre vie…

Pour cette avant-première à Alger, Adila Bendimerad n’a pu contenir ses larmes face à son
public. « Je suis vraiment émue aujourd’hui, il m’est d’ailleurs difficile de trouver les mots pour décrire ce que je ressens aujourd’hui en projetant le film parmi
les miens et dans la ville à laquelle il est dédié », a-t-elle dit.

Pour ceux qui désirent voir la Dernière Reine, il est en salle à partir du 23 juin.

W. S.