Avant-projet de la loi de finances 2024 : Le pouvoir d’achat au centre des priorités de l’Etat

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Les mesures du PLF 2024 pour soutenir le pouvoir d'achat

PAR R. AKLI

Placée au cœur des préoccupations et des priorités de la politique économique prônée ces deux dernières années par les pouvoirs publics, l’action sociale de l’État devra bénéficier d’importantes nouvelles mesures visant notamment l’amélioration des revenus des ménages et la protection du pouvoir d’achat des populations, à travers l’avant-projet de loi finances pour l’exercice prochain.

Une orientation que le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a officiellement confirmée avant-hier dans une déclaration à la presse, en assurant que le budget de l’État pour 2024 intégrera les nouvelles augmentations salariales, telles que promises par le président de la République, ainsi que de nouvelles mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.

Ainsi, à travers l’avant-projet de loi de finances, dont les arbitrages budgétaires sont actuellement en cours de finalisation, l’État devra consentir un important effort financier additionnel afin de consolider son action sociale et de poursuivre surtout sa politique de rattrapage salarial amorcée dès l’année dernière afin d’améliorer le niveau de vie des différentes catégories de la population.

En tout, les pouvoirs publics prévoient de porter dès l’année prochaine à pas moins de 47% le niveau des augmentations salariales amorcées depuis l’année écoulée, l’objectif étant surtout de contrebalancer les effets inflationnistes qui ont grandement rogné le pouvoirs d’achat des Algériens durant ces dernières années, alors que les revenus des ménages avaient connu une totale stagnation sur plus d’une décennie.

Tel que l’a fait valoir le président Tebboune lors d’une récente entrevue avec des représentants de médias nationaux, « aucune augmentation de salaires n’a été enregistrée en Algérie depuis près de 10 ou 15 ans ». Aussi, les revalorisations salariales opérées graduellement ces deux dernières « se répercuteront indubitablement sur le niveau de vie du citoyen, en attendant une augmentation définitive au cours de l’année prochaine », s’était-il engagé, tout en évoquant « une véritable bataille pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen en luttant contre toutes les formes de spéculation et de corruption ».

En attendant que soient fixées et définies les nouvelles dispositions et les ressources additionnelles à consacrer au soutien au pouvoir d’achat pour l’année prochaine, le Conseil des ministres avait, faut-il le rappeler, d’ores et déjà avalisé, lors de sa dernière réunion tenue mardi dernier, la prise en charge des nouvelles dépenses budgétaires induites par les récentes mesures destinées à l’amélioration des revenus des ménages à travers l’élaboration d’une loi de finances rectificative pour 2023.

Outre l’amélioration des revenus salariaux, des pensions de retraite et des aides directes aux sans-emplois, la politique mise en place par les pouvoirs publics pour protéger le pouvoir d’achat des populations intègre également des actions fortes pour lutter contre les pratiques spéculatives, ainsi qu’une démarche globale visant à mieux réguler les marchés domestiques, en favorisant surtout les dispositifs de stockage et de ventes directes de certains produits de large consommation pour contrer les pénuries et les flambée de prix
injustifiées.

S’y ajoute, également, la volonté de redresser progressivement la valeur du dinar aux fins
de contenir au mieux l’impact de l’inflation importée sur les prix domestiques à la consommation.

Autant de mesures en sommes qui contribuent concrètement à favoriser une amélioration à court terme du pouvoir d’achat des ménages, mais qui restent cependant à consolider à travers des politiques de long terme pour la réorganisation en profondeur des circuits de distribution, ainsi que le développement de la production nationale afin de garantir une offre suffisante et moins chère en divers biens de consommation, en particulier les produits agricoles de base.

Des conditions sine qua non pour éviter que les hausses salariales consenties par l’État soient de nouveau rognées par l’inflation et la spéculation.

R. A.